De 1990 à 2004, les Québécois ont amélioré leur alimentation, selon un rapport de l'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) (1), mais beaucoup de progrès sont encore à faire.

«Le changement des habitudes alimentaires, c'est un processus très long dans une société», a expliqué au Devoir Carole Blanchet, auteure.
Pour ce qui est des progrès réalisés, la consommation de fruits et légumes et celle du lait à faible teneur en gras ont progressé alors que la consommation de viande a baissé.

En ce qui concerne les progrès qui restent à faire, l'étude mentionne que :

- 42 % des femmes et 35 % des hommes ne consomment pas au moins 5 portions de fruits et légumes par jour ; la consommation moyenne est de 5,7 portions par jour alors que le Guide alimentaire canadien recommande entre 5 et 10 portions ;

- 2 adultes sur 3 ne prennent pas les 2 portions minimales de fromage, yogourt ou lait recommandées ; la consommation moyenne est de 1,6 portion alors que la recommandation est de 2 à 4 portions ; les plus de 50 ans, particulièrement, négligent de consommer des produits laitiers ;

- la consommation de poisson, légumineuses et produits céréaliers à grains entiers est trop faible ;

- 9 Québécois sur 10 ont un apport en sodium (sel) trop élevé ;

- 25 % de l'apport calorique des consommateurs provient d'aliments de la catégorie dite « à calories vides » : croustilles, sauces et vinaigrettes préparées, confiseries et sucreries ;

- les jeunes adultes consomment trop de boissons aux fruits, gazeuses et alcoolisées, sautent souvent un des trois repas quotidiens, celui du matin, et s'exposent à une surconsommation de sel, de sucre et de gras par l'entremise d'une alimentation industrielle surtransformée ;

- les 70 ans et plus présentent des carences importantes en matière de fruits et légumes, de produits céréaliers, mais aussi de viandes et substituts.

Les Québécois présentent ainsi certaines lacunes nutritionnelles, notamment :

- 6 adultes sur 10 ont des apports insuffisants en vitamine D et calcium ;
- moins de 1 personne sur 10 a des apports suffisants en potassium ;
- le tiers des adultes ont des apports trop faibles en magnésium ;
- près du quart des adultes ont des apports trop faibles en vitamine A ;

Dans ses conclusions, l'étude recommande notamment de diminuer la consommation de lipides (en particulier les gras saturés et trans) par le choix de viandes maigres, de fromages réduits en gras, l'ajout de poisson et de substitut de viande comme les légumineuses ou les noix et l'utilisation d'huiles végétales riches en gras insaturés).

(1) Rapport intituté La Consommation alimentaire et les apports nutritionnels des adultes québécois. Environ 2629 adultes ont complété un questionnaire concernant leur alimentation des 24 heures précédentes.

Psychomédia avec sources : INSPQ, Le Devoir.