L'allergie aux œufs peut être réduite et même éliminée chez certains enfants par des petites doses quotidiennes de l'allergène augmentées très graduellement afin de désensibiliser le système immunitaire, selon une étude américaine publiée dans le New England Journal of Medicine. Des tests de ce type de traitement ont aussi été menés avec succès pour certains enfants pour les allergies aux arachides et au lait.

Les chercheurs déconseillent vivement de tester cette méthode sans surveillance médicale car des réactions graves peuvent survenir, mettent-ils en garde, et la méthode ne réussit pas avec tous les enfants allergiques. Ce traitement est encore très expérimental et la méthode doit encore être améliorée avant de pouvoir être offerte à plus grande échelle dans un cadre clinique.

L'allergie aux œufs est une des allergies alimentaires les plus courantes, touchant environ 2% des enfants. Dans 10 à 20 % des cas, elle subsiste toujours à l'âge adulte.

Wesley Burks de l'Université de Caroline du Nord à Chapel Hill et ses collègues ont mené cette étude avec 55 enfants et adolescents âgés de 5 à 11 ans dont les symptômes étaient suffisamment sévères pour qu'une rémission spontanée soit improbable mais pas assez pour que le risque d'un choc anaphylactique soit significatif. La baisse de pression sanguine, par exemple, ne faisait pas partie de leurs symptômes.

Quarante d'entre eux ont reçu de petites quantités quotidiennes de blanc d’œuf en poudre. Les 15 autres ont reçu un placebo. Les quantités augmentaient aux quinze jours, jusqu'à ce qu'ils reçoivent l'équivalent d'un tiers d’œuf par jour.

Environ un quart de ceux qui ont reçu le traitement n'étaient plus allergiques après deux ans, ce qui n'était le cas d'aucun dans le groupe placebo. Quatre ont dû abandonner le traitement en raison de leurs réactions allergiques.

Après 10 mois, 55% de ceux qui avaient reçu le traitement étaient considérés désensibilisés: 14 pouvaient manger un œuf sans réactions allergiques et 8 pouvaient manger une moitié avant de commencer à avoir des réactions. Après 22 mois, 75 % pouvaient le faire.

Les 29 qui ont passé le test à 22 mois, ont ensuite arrêté de prendre les doses quotidiennes afin de vérifier si la tolérance perdurait, ce qui a été le cas pour 11 d'entre eux (cette tolérance était aussi maintenue après 36 mois). Ceux qui ont échoué le test pouvaient tout de même consommer des quantités plus grandes qu'avant le traitement.

Un important but de la recherche future, indique le chercheur, est d'identifier les enfants qui surmonteront et ne surmonteront pas leurs allergies et ceux qui bénéficieraient de ce traitement.

Psychomédia avec sources: Los Angeles Times, WebMD, New England Journal of Medicine. Tous droits réservés.