À l'issue d'une Conférence ministérielle européenne sur la lutte contre la maladie d'Alzheimer et les maladies apparentées s'étant tenue à Paris les 30 et 31 octobre à l'initiative de la présidence française, Nicolas Sarkozy a dit souhaité que tous les Etats membres de l'Union Européenne se dotent d'un plan de lutte contre la maladie d'ici 2010. La France est le seul pays de l'Union a avoir adopté jusqu'à maintenant un plan Alzheimer.

Le président Sarkozy a suggéré que le conseil adopte d'ici la fin de l'année des recommandations invitant chaque Etat membre à se doter d'un plan Alzheimer d'ici 2010".

Des stratégies communes européennes pourraient concerner la recherche, la prise en charge et la qualité de vie, l'éthique et les aspects juridiques.

Au niveau de la recherche, le président a notamment insisté sur l'importance de "disposer de données épidémiologiques précises" sur la maladie. Ce dernier point a notamment été défendu par l'Association France Alzheimer.

Il a proposé que l'Europe favorise la "mobilité" des jeunes chercheurs, notamment en leur distribuant des bourses "Alzheimer" pour "travailler dans d'autres pays européens". Citant l'exemple des Etats-Unis "qui ont créé un institut national du vieillissement", il a jugé qu'il était temps pour l'UE "de rattraper le retard et d'être à la pointe de la recherche au plan mondial sur la maladie d'Alzheimer".

Pour Guy le Rochais, porte-parole de l'Association France Alzheimer et administrateur de la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA), dont les propos ont été recueillis par l'Express, le plan Alzheimer français annoncé en février est insuffisant.

Le plan est surtout focalisé sur les aspects médicaux de la maladie, sur la recherche et la prévention, mais ne prend pas en compte la charge financière des familles.

On parle aussi de construire 2500 places d'accueil de jour pour alléger la charge des « accompagnants », mais ce chiffre paraît dérisoire compte tenu de l'augmentation prévue du nombre de cas, qui pourrait tripler dans les dix ans à venir. D'autant plus que les statistiques officielles sont loin de refléter la réalité.

En France, on ne considère que les malades officiellement déclarés à la sécurité sociale et bénéficiant d'une couverture à 100%. Or, ceux-ci représentent moins de la moitié des personnes réellement affectées. Beaucoup de familles ne voient pas l'intérêt de faire diagnostiquer leurs proches, estimant que c'est inutile puisqu'il s'agit d'une maladie considérée comme incurable.

PsychoMédia avec sources:
Le Journal du dimanche en ligne
L'Express