L’Institut canadien d’information sur la santé (ICIS) a publié le 26 août deux études connexes, l'une portant sur les aidants naturels des personnes âgées en perte d'autonomie qui reçoivent des services à domicile et l'autre portant sur les soins aux personnes âgées atteintes de la maladie d’Alzheimer et d’autres formes de démence.

La première, intitulée Le soutien aux aidants naturels au cœur des services à domicile, a été menée avec plus de 130 000 personnes âgées de 65 ans ou plus qui ont reçu des services à domicile de longue durée subventionnés en 2007-2008.
À peu près tous les clients de ces services (98 %) dépendaient d’un aidant naturel, c’est-à-dire un conjoint, un enfant adulte, un ami ou un voisin qui procurait un soutien affectif de même que de l’aide dans les activités de la vie quotidienne, comme le magasinage, le transport, la gestion des médicaments, le bain, l’habillage et l’alimentation.

Environ 1/4 (25 %) des personnes prodiguant des soins informels à leur conjoint ont déclaré éprouver de la détresse. Les conjoints étaient 2 fois plus susceptibles d’éprouver de la détresse que les autres membres de la famille comme les enfants adultes.

Les aidants des clients présentant une déficience cognitive (dont les pertes de mémoire) modérée à sévère, le plus souvent associée à la maladie d’Alzheimer ou à une autre forme de démence, étaient 3 fois plus susceptibles d’être en détresse.

Les clients présentant des symptômes de dépression étaient près de 2 fois plus susceptibles d’avoir un aidant en détresse. Enfin, les comportements difficiles tels que la résistance aux soins, les conflits avec la famille ou les amis et une conduite socialement inappropriée étaient aussi associés significativement à la détresse chez l’aidant.

Bien qu’un petit nombre de personnes âgées en services à domicile présentaient un comportement agressif (comme l’abus verbal ou physique), plus de la moitié (52 %) d’entre elles étaient prise en charge par un aidant exprimant une certaine détresse, soit un taux presque 3 fois plus élevé que la moyenne de l’étude.

« Il n’est pas rare que les personnes qui prodiguent des soins informels à leur conjoint éprouvent de la détresse, notamment en raison du rôle qu’elles doivent assumer de jour comme de nuit, d’un manque possible de compréhension des changements dans le comportement de leur conjoint causés par la maladie, de même que du fait qu’elles ont peut-être elles-mêmes un âge avancé », explique Kimberly Peterson, vice-présidente des services à la clientèle du Centre d’accès aux soins communautaires de Champlain.

Elle suggère quelques stratégies qui peuvent aider à surmonter la détresse: accepter le fait qu’il y a des événements dont on ne peut changer le cours, prendre le temps de faire des activités qu’on aime et bien dormir et se reposer.

La seconde étude, Les soins aux personnes âgées atteintes de la maladie d’Alzheimer et d’autres formes de démence, révèle qu’en 2007-2008, une personne âgée sur 5 (20 %) qui bénéficiait de services à domicile de longue durée avait reçu un diagnostic de maladie d’Alzheimer ou d’une autre forme de démence; 17 % de ces clients atteints de démence avaient une déficience modérée à sévère sur le plan cognitif et du fonctionnement quotidien, mais vivaient quand même à la maison.

Par ailleurs (en 2008-2009), une personne âgée sur 6 (17 %) atteinte de démence et vivant dans un établissement de soins en hébergement (comme un centre de soins infirmiers ou un établissement de soins de longue durée) présentait des niveaux de déficience relativement faibles ou pouvait encore exécuter assez bien les fonctions élémentaires sans aide.

Les personnes âgées souffrant d’une faible déficience étaient 7 fois plus susceptibles d’être admises dans un établissement de soins en hébergement si elles avaient tendance à errer.

L’état matrimonial était également un facteur qui pouvait déterminer si la personne âgée présentant une faible déficience était nouvellement admise à un établissement de soins plutôt que de rester chez elle et de recevoir des services à domicile. Les personnes âgées qui n’étaient pas mariées (les personnes veuves, divorcées ou célibataires) étaient presque 2 fois plus susceptibles d’être placées en institution que celles qui étaient mariées.

Psychomédia avec source: ICIS.
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