"Seule une minorité d'autistes bénéficient d'un diagnostic avant l'âge de 3 ans, regrettent les associations de parents Autisme France et Sésame Autisme et la Fondation France Telecom qui organisent samedi et dimanche les 5e "Journées de l'autisme" (www.journees.autisme.fr).

(...) Les familles en proie au désarroi reçoivent des "réponses rassurantes qui ne font que retarder le diagnostic", s'inquiètent les associations de parents.
Le diagnostic de l'autisme est encore relativement tardif puisque les enfants continuent, en majorité, à être diagnostiqués vers 4 ans, selon Bernadette Rogé, professeur de psychologie à l'Université de Toulouse-Le Miral.

"Entre le moment où les parents expriment les premières inquiétudes et la confirmation du diagnostic, il s'écoule encore beaucoup de temps, deux ans en moyenne", souligne cette psychologue clinicienne spécialiste de l'autisme.

Pourtant, des cliniciens expérimentés pourraient repérer les signes de l'autisme dès l'âge de 12 ou 13 mois, ajoute-t-elle.

Absence de babillage et de geste du doigt pour désigner un objet, évitement du regard, activités répétitives, retard dans les jeux d'imitation, sont autant de signes cités par les familles.

Mais ils n'ont pas tous la même valeur pronostique, selon les spécialistes, qui invitent à poursuivre les recherches."

Un diagnostic précoce permettrait des interventions à un âge où le développement est important et où certains processus peuvent plus facilement être modifiés.

Des chercheurs canadiens croient aussi que les enfants présentent des signes comportementaux qui peuvent être détectés dès l'âge de 6 à 12 mois. Une recherche est menée dans des centres de Toronto et Hamilton auprès de 200 enfants de familles où un enfant aîné a déjà un diagnostic d'autisme. Ces familles ont un risque 5 à 10% plus élevé que leur deuxième enfant soit également autistique, soit un risque 50 fois plus élevé que la population générale.

Les chercheurs veulent ainsi observer le développement des enfants autistiques dès leur très jeune âge. La plus grande partie de ce que les spécialistes savent, raconte l'un d'eux, provient des parents qui rapportent comment était leur enfant lorsque plus jeune ou de vidéos.

Ces chercheurs rapportent comme signes précoces: peu de contacts visuels et peu de sourires sociaux et autres réponses sociales. D'autres signes peuvent être une grande détresse quand des gens approchent ou au contact de nouveaux jouets. Certains peuvent être sous-réactifs, n'explorant pas une pièce des yeux ou ne faisant pas d'expressions faciales typiques en jouant. Ils peuvent aussi avoir tendance à fixer les objets et ont des difficultés de langage et de communication.

L'autisme affecte une personne sur cinq cents à travers le monde et est quatre fois plus fréquent chez les garçons que les filles. L'origine neurobiologique de l'autisme est maintenant bien reconnue. Des recherches ont notamment montré des anomalies dans la reconnaissance de la voix humaines et des visages. La thérapie comportementale intense aide à améliorer les habiletés sociales et d'apprentissage, mais selon les experts, pour la plupart des gens autistiques, cette condition continue à avoir certains impacts toute la vie.

AFP (Yahoo actualités)
Presse canadienne 2005 (Psycport)

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