La Fondation Mira attribue plus de 100 chiens par année à des enfants ayant un trouble du spectre de l'autisme et devrait atteindre un record de 125 en 2015, rapporte La Presse canadienne.

Réorientant sa mission, l'organisme attribue de moins en moins de chiens à des personnes aveugles, puisque le besoin diminue.

Les chiens, souvent des labernois (croisement du labrador et du bouvier bernois), aident énormément les enfants, selon les participants au programme de la «Schola Mira» destiné aux jeunes autistes.

Le chien aide sur plusieurs plans, notamment à réduire l'anxiété chez les enfants et chez les parents, qui vivent souvent avec un stress très sévère, explique le psychologue et directeur de la recherche et du développement chez Mira, Noël Champagne.

« Il y a une différence significative chez ceux qui ont un animal », affirme le psychologue qui a effectué des recherches en analysant la salive des membres de la famille, afin d'en mesurer les niveaux de stress.

Le sommeil est aussi un facteur important. Les enfants sont souvent aux prises avec des terreurs nocturnes et ont de la difficulté à dormir. Le chien les calme, et les mauvais rêves diminuent.

Et parfois, des enfants qui ne parlaient pas du tout se mettent à le faire au contact de l'animal, pour l'apprivoiser.

« Mais le chien n'est pas une panacée, ce n'est pas un remède miracle », souligne M. Champagne, notant que certains enfants n'ont pas de réaction particulière en présence d'un chien.

« Moi je trouve ça extraordinaire, ne serait-ce que pour travailler l'anxiété, juste de pouvoir apaiser l'enfant », commente Karine Martel, orthopédagogue spécialisée avec les enfants autistes. Dans sa clinique Giraf à Longueuil, qui offre des services aux familles, elle a constaté des changements après l'arrivée des bêtes dans la vie de petits avec des difficultés.

Les jeunes vont, dans certains cas, à l'école avec leur animal, explique-t-elle. Cela leur permet de socialiser avec les autres enfants, qui, curieux, viennent voir leur petit propriétaire à la récréation et bavardent avec eux, dit-elle.

Mais la formation du chien prend du temps et représente un grand engagement pour les familles. La fondation Mira les entraîne, mais un parent doit passer au moins une semaine, 24 heures sur 24, à la « Schola Mira ». Et après, le chien ne peut être laissé seul : si l'enfant ne peut l'amener à l'école, par exemple, il se retrouvera dans le bureau du père ou de la mère le jour !

Il y a une liste d'attente d'environ 18 mois, la demande étant deux fois plus importante que la capacité de Mira à former et attribuer des chiens.

Photo : Chien labernois. Source : Mira.

Psychomédia avec sources : La Presse canadienne (La Presse), Mira.
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