Dans une proposition de résolution qui sera présentée le 8 décembre à l’Assemblée nationale, une centaine de députés, menés par Daniel Fasquelle, appellent le gouvernement à « condamner et interdire les pratiques psychanalytiques sous toutes leurs formes » dans la prise en charge de l’autisme.

La résolution rappelle notamment que les recommandations de bonne pratique de 2012 de la Haute autorité de santé (HAS) sont importantes pour la prise en charge de l'autisme, que le Comité des droits de l’enfant ONU désigne les « thérapies psychanalytiques » comme « inefficaces » et que la Cour européenne des droits de l’Homme a condamné la France en février 2015 pour « manque d’accompagnement adapté des personnes autistes ».

La résolution invite notamment le Gouvernement français :

  • « à réallouer en totalité les financements des prises en charge n’étant pas explicitement recommandées aux approches validées scientifiquement et ayant fait preuve de leur efficacité » ;

  • « à prendre “des mesures immédiates pour assurer que les droits des enfants autistes, en particulier leur droit à l’éducation inclusive, soient respectés, que les recommandations de la Haute Autorité de santé de 2012 soient juridiquement contraignantes pour les professionnels qui travaillent avec des enfants autistes, et que seuls les thérapies et les programmes éducatifs qui sont conformes aux recommandations de la Haute Autorité de santé soient autorisés et remboursés” comme le Comité des droits de l’enfant de l’ONU le préconise » ;

  • « à faire cesser immédiatement la violence institutionnelle que subissent les personnes autistes comme le demande le Comité précité : “certains parents qui s’opposent à l’institutionnalisation de leurs enfants sont intimidés, menacés, et, dans certains cas, perdent la garde de leurs enfants, qui sont institutionnalisés de force ou font l’objet d’un placement administratif » ;

  • « à interdire, sur le plan légal, la pratique du packing sur les personnes autistes et toute autre pratique assimilable à de la maltraitance » ;

  • « à faire reconnaître sans aucune réserve et officiellement, par la Fédération française de psychiatrie, les recommandations de bonnes pratiques de la HAS et de l’ANESM afin qu’elle renonce officiellement au packing, à la psychanalyse et à toutes les approches maltraitantes » ;

  • « à faire systématiquement engager la responsabilité pénale des professionnels de santé qui s’opposent aux avancées scientifiques et commettent des erreurs médicales en matière d’autisme conformément à l’article L. 1142-1 du code de santé publique » ;

  • « à fermement condamner et interdire les pratiques psychanalytiques sous toutes leurs formes, dans la prise en charge de l’autisme car n’étant pas recommandées par la HAS. »

Proposition de résolution sur le site de l'Assemblée nationale invitant le Gouvernement à promouvoir une prise en charge de l’autisme basée sur les recommandations de la Haute Autorité de santé.

Pour un historique de la problématique, voyez sur Psychomédia : Autisme et psychanalyse.

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