L’Agence française du médicament (ANSM) indique, dans un communiqué publié le l5 septembre, avoir « été alertée sur la prescription par certains médecins de médicaments en dehors de leurs autorisations de mise sur le marché (AMM) pour traiter des enfants atteints d’autisme ».

« Il s’agit, en particulier, de prescriptions de médicaments anti-infectieux (antibiotiques, antifongiques, antiparasitaires et antiviraux) sur des périodes longues de plusieurs mois mais également de médicaments destinés au traitement des intoxications aux métaux lourds (chélateurs). »

Ces médicaments n’ont fait aucune preuve de leur efficacité et exposent à des risques, en particulier lors d’une utilisation prolongée, indique l'ANSM.

« Les anti-infectieux présentent des risques de survenue d’effets indésirables en particulier lors d’une exposition au long cours. Ils peuvent se caractériser, outre les effets digestifs, par des troubles cardiovasculaires, cutanés, ainsi que par d'autres troubles spécifiques à chaque antibiotique utilisé. »

« Par ailleurs, l’utilisation d'antibiotiques sur une durée longue va contribuer à l'émergence d'une antibiorésistance qui diminuera l’efficacité du traitement en cas d’infection avérée. »

L'ANSM a été informée de ces prescriptions fin 2019, via sa procédure de lancement d’alerte, par la présidente de l’association SOS Autisme, Olivia Cattan, rapporte L'OBS (avec AFP).

Une cinquantaine de médecins seraient concernés, indique Mme Cattan, dans la mouvance de l’association Chronimed, fondée par le Pr Luc Montagnier. Quelque 5 000 enfants auraient été traités depuis 2012.

« Suite à cette alerte, après investigations, l’ANSM a informé le conseil de l’Ordre des médecins, le conseil l’Ordre des pharmaciens, la CNAM et a saisi le procureur de la République de ces faits. »

Mme Cattan, qui va elle aussi déposer plainte auprès du procureur de la République, s’apprête à publier un livre pour dénoncer ces pratiques (« Le Livre noir de l’autisme », 24 septembre, Editions du Cherche-Midi).

« On voudrait vraiment que ça aille en justice et que ces médecins soient radiés. Les parents, dans une impasse thérapeutique, se font avoir et jettent leur argent dans des “protocoles” pas prouvés scientifiquement », déplore-t-elle.

« Les troubles du spectre de l’autisme constituent un syndrome neuro-développemental pour lequel il n’y a pas de traitement médicamenteux curatif », souligne Philippe Vella, directeur des médicaments en neurologie à l’ANSM.

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Psychomédia avec sources : ANSM, L'OBS.
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