Selon certaines estimations, l'obésité, avec la sédentarité, pourrait contribuer à une augmentation de 20 % des risques de cancers. Une nouvelle étude, publiée dans la revue Breast Cancer Research and Treatment, précise qu'après un cancer du sein, le surpoids ou l'obésité est un facteur de risque d'un second cancer primaire (c'est-à-dire qui n'est pas une récidive ou le résultat de métastases du premier cancer).

Nathalie Druesne-Pecollo et ses collègues français de l'Inra, l'Inserm, la Cnam et l'Université de Paris 13 ainsi que britanniques de l'Université London Imperial College ont analysé 441 études parmi lesquelles ils ont retenu 13 études prospectives pertinentes pour des méta-analyses (combinaison des données pour des analyses statistiques).

Les femmes ayant eu un cancer du sein avaient un risque accru de 15 à 25 % de développer un autre cancer primaire (non-métastatique). Ce risque était majoré chez celles ayant un surplus de poids. Chez celles qui étaient obèses, il était de 40 % pour un autre cancer du sein, de 96 % pour le cancer de l’endomètre (utérus) et de 89 % pour le cancer colorectal.

Une augmentation de 5 points de l'indice de masse corporelle (IMC), une mesure de la corpulence basée sur la grandeur et le poids, était liée à une augmentation de 12% de second cancer du sein et de 46% de l’endomètre. Le surpoids correspond à un IMC situé entre 25 et 30 et l'obésité, à un IMC supérieur à 30. (Voyez quel est votre IMC).

En 2010, une grande étude américaine, qui analysait les données de 19 études impliquant 1,46 millions de personnes, montrait aussi que pour chaque 5 points d'IMC, le risque de mortalité de toute cause augmentait de 31%.

Mais, une étude publiée en 2011 avec 6000 Américains obèses pourrait nuancer l'interprétation de ces études. Elle suggérait que certaines personnes ayant un poids élevé auraient un risque de décès similaire aux personnes de poids normal. Et, que dans certains cas, elles seraient en meilleure santé. Après analyse des facteurs en cause, l'étude suggérait qu'il pourrait être plus nuisible d'essayer de perdre du poids et de ne pas réussir que de simplement rester à un poids élevé, en autant que la personne fasse de l'exercice et ait une alimentation équilibrée avec beaucoup de fruits et légumes.

Une étude québécoise, publiée en avril dernier, montrait que des femmes ayant eu un cancer du sein réalisaient plus facilement des changements dans le mode de vie afin de réduire la sédentarité lorsqu'elles réussissaient à abandonner des objectifs de vie devenus inatteignables et à en redéfinir de nouveaux plus compatibles avec leur situation.

Psychomédia avec sources: Inra, Forum Med Suisse. Tous droits réservés.