Les femmes, les personnes vivant seules, particulièrement celles ayant connu une rupture affective et les chômeurs présentent davantage de risques de dépression que le reste de la population. Voici ce qui ressort d'une analyse de la Dress (1) portant sur trois importantes enquêtes françaises.

Les femmes présentent entre 1,5 et 2 fois plus de risques de vivre un épisode dépressif que les hommes. C'est-à-dire que pour deux hommes dépressifs, il y a entre trois et quatre femmes qui le sont.
L'analyse montre que les relations familiales et sociales ainsi que l'insertion au travail diminuent les risques de dépression.

Les personnes vivant en couple sont moins exposées que les personnes célibataires. Ainsi, toutes choses égales par ailleurs, le risque d'un célibataire de vivre un épisode dépressif est entre 1,5 et 2,4 fois plus élevé que pour une personne mariée. Pour une personne vivant en couple, ce risque est de 1,2 à 1,8 fois plus important que pour une personne mariée.

La rupture d'une relation de couple (divorce, séparation ou décès du conjoint) est un facteur important de dépression.

Pour les hommes, le veuvage est l'événement le plus fréquemment associé à des épisodes dépressifs alors que, pour les femmes, c'est la séparation ou le divorce.

Par rapport à une femme mariée, une veuve court ainsi un risque 1,4 à 2,4 fois plus élevé de vivre un épisode dépressif, tandis que ce risque est 1,9 à 3,1 fois plus élevé pour une femme séparée ou divorcée. Par rapport à un homme marié, le risque est 2,5 à 5,7 fois plus élevé pour un veuf, et 2,6 à 2,9 fois plus élevé pour un homme séparé ou divorcé.

La situation économique et sociale est étroitement liée au risque d'épisode dépressif. Les chômeurs sont entre 1,4 et 2,1 fois plus susceptibles de vivre un épisode dépressif que les gens actifs occupés.

Plus le niveau d'étude est élevé, plus faible est le risque d'épisode dépressif. Toutes choses égales par ailleurs, le risque d'avoir un épisode dépressif est de 1,3 à 1,4 fois plus élevé chez un titulaire du seul baccalauréat que chez un diplômé du supérieur. L'écart est du même ordre entre une personne sans diplôme et un bachelier.

Il est à remarquer qu'alors que l'isolement est un facteur important de dépression, en retour, vivre un épisode dépressif peut provoquer ou aggraver des situations d'isolement ou d'exclusion.

Dans la population générale, la prévalence de dépression est, selon l'une des trois enquêtes, d'environ 8.8%.

La consommation d'antidépresseurs est en très forte progression en France : les ventes ont ainsi été multipliées par sept en 20 ans.

(1) L'analyse de la Dress (Direction de la recherche des études de l'évaluation et des statistiques) porte sur trois enquêtes réalisées respectivement en collaboration respectivement avec l'OMS, l'Insee et l'Inpes.

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