Les bébés de faible poids ont plus de risque de dépression et d'anxiété plus tard dans la vie. Et des retards de développement, pour la marche par exemple, sont aussi liés à une moins bonne santé mentale à l'âge adulte selon une récente étude auprès de 4.600 personnes suivies sur 40 ans, publiée dans la revue Biological Psychiatry.

Selon l'équipe de recherche, un faible poids à la naissance est un indicateur de stress dans l'utérus qui peut affecter négativement le développement du foetus.

Ian Colman et ses collègues de l'Université de Cambridge (Angleterre) ont analysé les données provenant d'un groupe de personnes nées en 1946 dont les symptômes de dépression et d'anxiété ont été évalués à l'âge de 13, 15, 36, 43 et 53 ans.

Ils ont identifié six types d'évolution de la santé mentale au cours de la vie, allant de symptômes sévères récurrents à une bonne santé mentale, les autres types se situant entre les deux.

Ils ont découvert que les personnes qui avaient une moins bonne santé mentale à travers les années étaient plus susceptibles d'avoir eu un poids plus faible à la naissance et d'avoir atteint plus tardivement les étapes de développement du début de la vie (la marche par exemple) que celles qui étaient en bonne santé mentale.

Il est particulièrement remarquable, relèvent-ils, que les différences en ce qui concerne le développement en début de vie n'étaient pas apparentes seulement chez les personnes ayant des problèmes de santé mentale sévères mais aussi chez celles ayant des symptômes modérés de dépression et d'anxiété à travers les années.

Comment expliquer ce lien? Selon les auteurs, ces résultats supportent le modèle de la "programmation foetale" pour la dépression et l'anxiété qui suppose que le stress prénatal peut amener des changements permanents au cerveau du foetus en développement.

Une autre explication possible est que les gènes impliqués dans le développement du cerveau et l'émergence de certains comportements dans l'enfance influencent aussi le développement des circuits du cerveau impliqués dans la dépression plus tard dans la vie.

Les auteurs espèrent que cette approche de recherche basée sur une grande quantité de données et sur plusieurs années de vie pourra mener à une meilleure compréhension des causes de survenues brèves ou persistantes, précoces ou tardives de processus de maladie et à l'identification des mécanismes responsables de ces différences dans l'évolution de la santé et des maladies mentales.

PsychoMédia avec sources:
Science Daily
BBC News