De nouvelles recommandations sur le bon usage des antidépresseurs pour le traitement de la dépression majeure chez l'enfant et l'adolescent ont été publiées le 5 février par l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps).

En 2005, l'Agence Européenne du médicament (EMEA) déconseillait l'utilisation

des antidépresseurs inhibiteurs de la recapture de la sérotonine (IRS) ainsi que d'autres antidépresseurs apparentés chez l’enfant et l’adolescent pour traiter les troubles dépressifs. Toutefois, le traitement médicamenteux pouvait être envisagé dans certaines situations cliniques.

En août 2006, l'EMEA avait émis un avis favorable à l'utilisation du Prozac pour le traitement des épisodes dépressifs majeurs chez les enfants âgés de 8 ans ou plus.

Dans le communiqué émis aujourd'hui, l'Afssaps incite toutefois à la prudence. Outre le risque de comportement suicidaire et agressif déjà mis en évidence, l'organisme s'inquiète "des effets délétères de la fluoxétine sur la croissance et la maturation sexuelle, en particulier des atteintes testiculaires irréversibles", apparus lors d'une étude préclinique chez le rat juvénile.

Face à ces données "préoccupantes" et dans l'attente "d'études complémentaires", l'Afssaps, tous comme les Néerlandais, se démarque de la position européenne en recommandant que la prescription de fluoxétine chez l'enfant "pendant les périodes pré- et péripubère" soit effectuée "par un psychiatre ou pédopsychiatre" et accompagnée d'"un suivi de la croissance et du développement pubertaire". Chez l'adolescent, "pendant la période postpubère", la prescription peut être effectuée par un généraliste avec un suivi "similaire à celui recommandé pour l'adulte".

L'Afssaps réitère également sa recommandation que l'antidépresseur ne soit pas un traitement de première intention chez l'enfant et l'adolescent". En cas de dépression d'intensité modérée ou sévère, le jeune doit d'abord bénéficier d'une psychothérapie. Si le traitement psychothérapique s'avère insuffisant, le recours à un antidépresseur peut être envisagé, "sous surveillance étroite", et sans interrompre pour autant la psychothérapie.

PsychoMédia avec sources:
Afssaps
Le Monde

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