Une récente recherche confirme la croyance répandue selon laquelle les Asiatiques de l'est ont tendance à rapporter les symptômes physiques de la dépression (maux de tête, manque d'appétit, douleurs, ...) alors que les Occidentaux ont tendance à rapporter les symptômes psychologiques.

Dr. R. Michael Bagby et ses collègues ont comparé 200 participants chinois et canadiens fréquentant une clinique médicale dans leurs pays respectifs afin de vérifier si les Asiatiques rapportent davantage de symptômes physiques ou somatiques de dépression que les Nords Américains et si inversement ces derniers rapportent davantage de symptômes psychologiques (se sentir triste, accès de pleurs ou perte de confiance en soi).

Les symptômes rapportés étaient mesurés de trois façons: les symptômes rapportés spontanément lors d'une consultation médicale, les symptômes évalués par le médecin lors d'une entrevue structurée et les réponses des participants à une échelle de dépression (questionnaire).

Les chercheurs voulaient aussi étudier l'influence de la stigmatisation et de l'alexithymie (difficulté à utiliser des mots pour décrire les émotions) sur l'expression des symptômes de dépression dans chaque culture.

Les résultats ont confirmé une tendance chez les Nord Américains à mettre l'accent sur les symptômes psychologiques (psychologisation) indépendamment de l'instrument de mesure. Les Asiatiques rapportaient davantage de symptômes physiques (somatisation) dans les interviews spontanés et les interviews cliniques structurés. Ces participants présentaient des niveaux plus élevés de stigmatisation et d'alexithymie.

Un examen détaillé montre, affirment les chercheurs, que ces différences sont liées en partie à des différences culturelles dans l'orientation de la pensée vers l'intérieur ou l'extérieur. Les gens qui ne se centrent pas souvent sur leurs états émotifs seraient plus susceptibles de remarquer les symptômes somatiques.