L'éclairage artificiel de nuit pourrait contribuer à expliquer la hausse du taux de dépression depuis les 50 dernières années, selon les auteurs d'une étude publiée dans la revue Molecular Psychiatry.

Tracy Bedrosian de l'Université d'État de l'Ohio et ses collègues, ont mené une série d'études avec des hamsters qui montrent un lien entre l'exposition chronique à la lumière de nuit et la dépression. Cette dernière étude montre le rôle d'une protéine du cerveau liée à l'inflammation dans les mécanismes sous-tendant ce lien.

Les hamsters exposés à une faible lumière de nuit, équivalente à celle d'un écran d'ordinateur ou de télévision, présentaient une plus grande expression du gène qui produit une protéine (appelée facteur de nécrose tumorale ou TNF) faisant partie de la famille des cytokines qui sont des messagers chimiques impliqués dans la réponse inflammatoire à une blessure ou à une infection. L'inflammation, lorsque constante pourrait entraîner la dépression.

Bloquer cette protéine empêchait les hamsters de développer des symptômes de dépression lorsqu'exposés à une lumière nocturne.

Plusieurs études ont montré un lien entre l'inflammation chronique et la dépression, "c'est pourquoi il est très significatif que nous ayons trouvé cette relation entre lumière tamisée de nuit et une expression accrue de TNF", souligne la chercheuse. Dans une étude publiée en 2010, des chercheurs faisaient l'hypothèse qu'un inhibiteur de cytokine pourrait constituer un traitement de la dépression.

Des études ont aussi montré que l'éclairage de nuit perturbe la production de la mélatonine qui joue un rôle important dans l'établissement des rythmes circadiens. Une telle perturbation a été liée à une augmentation des risques de diabète et de cancer notamment.

Psychomédia avec sources: Ohio State University, Los Angeles Times.
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