Les jeunes hommes souffrant de dépression seraient susceptibles de passer plus de temps de loisir devant les écrans d'ordinateur quelques années plus tard, selon une étude canadienne publiée dans la revue Preventive Medicine. La sédentarité, rappellent les chercheurs, met à risque de maladies comme le diabète et les maladies cardiovasculaires.

Nancy Low de l'Université McGill et ses collègues ont mené cette étude avec 761 personnes. Les symptômes de dépression ont été évalués lorsqu'elles avaient 20 ans et le temps passé devant les écrans lorsqu'elles étaient âgées de 24 ans.

Les symptômes de dépression à 20 ans prédisaient une plus grande utilisation de l'ordinateur 4 ans plus tard chez les hommes (en temps compte du temps passé de façon sédentaire dans le passé) mais pas chez les femmes. Les symptômes de dépression ne prédisaient pas le temps passé devant la télévision.

"Nous sommes partis du principe selon lequel la dépression précoce pouvait transformer une personne en accro du petit écran, la clouant à son fauteuil devant la télé ou son écran d’ordinateur", explique la Dre Nancy Low de l’Université McGill.

Les jeunes hommes passaient en moyenne 4 heures de plus par semaine devant les écrans, avec un total de plus de 21 heures.

Les chercheurs prévoient maintenant examiner de quelle façon les hommes et les femmes utilisent ce temps passé en ligne. Il est probable, estiment-ils, que les jeunes femmes se servent de l’ordinateur principalement pour interagir au plan social et pour communiquer (des activités qui aident à composer avec la dépression), tandis que les hommes passent plus de temps à s’adonner à des activités individuelles, comme le jeu ou la recherche d’informations sur l’actualité (des activités qui peuvent contribuer à éviter le problème).

"Cette étude révèle que les jeunes hommes ayant déjà souffert de dépression sont plus susceptibles que les jeunes femmes de se retrouver dans un cercle vicieux où la dépression entraîne plus tard un comportement plus sédentaire qui, à son tour, peut contribuer à l’apparition de problèmes de santé, dont la dépression", conclut la Dre Low. "Il s’agit maintenant de déterminer la meilleure façon d’intervenir tôt dans le processus. Ce qui suscite notre intérêt en ce moment est la façon dont le temps passé en ligne et l’utilisation d’outils comme les applications mobiles peuvent mieux contribuer à aider les jeunes à composer avec la dépression et à devenir plus actifs physiquement."

Psychomédia avec sources: Université McGill, Preventive Medicine.
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