Le cerveau joue un rôle clé dans la régulation de la glycémie et le développement du diabète de type 2, selon une étude publiée dans la revue Nature.

Michael W. Schwartz de l'Université de Washington et ses collègues ont analysé les études, réalisées chez l'animal et chez l'humain, qui montrent l'effet "puissant" d'un système cérébral de régulation sur les niveaux sanguins de glucose indépendamment de l'action de l'insuline.

Il a déjà été considéré que le cerveau jouait un rôle important dans le maintien du métabolisme normal du glucose, notent les chercheurs. Mais, avec la découverte de l'insuline dans les années 1920, la recherche et les soins du diabète se sont orientés presque exclusivement vers l'insuline. Actuellement, presque tous les médicaments pour le traitement du diabète visent à augmenter les niveaux d'insuline ou à augmenter la sensibilité de l'organisme à l'insuline.

"Ces médicaments, écrivent les chercheurs, "sont efficaces pour contrôler l'hyperglycémie (taux sanguins élevés de sucre) caractéristiques du diabète de type 2, mais ils traitent la conséquence du diabète plus que les causes sous-jacentes, et donc contrôlent la maladie plutôt que la guérir".

Des études récentes, indiquent-ils, suggèrent que la régulation normale du glucose dépend d'un partenariat entre les cellules productrices d'insuline du pancréas et des circuits neuronaux de l'hypothalamus et d'autres régions du cerveau. Le développement du diabète, disent-ils, implique un échec à la fois des cellules productrices d'insuline du pancréas et de ce système cérébral.

Un des mécanismes cérébraux qui favorisent l'absorption du glucose par les cellules de l'organisme est la stimulation de l'efficacité du glucose." Comme ce processus est responsable de près de 50 % de son absorption par les cellules, il rivalise avec l'impact des mécanismes insulino-dépendants liés au pancréas.

Ces constations mènent les chercheurs à proposer un modèle de régulation du taux de sucre dans le sang à deux systèmes : celui du pancréas qui répond à une hausse des niveaux de glucose, principalement en libérant de l'insuline; et le système cérébral qui renforce le métabolisme médié par l'insuline tout en stimulant l'efficacité du glucose.

Le développement du diabète de type 2 semble impliquer l'échec des deux systèmes, expliquent les chercheurs. Une déficience du système cérébral est courante, et elle impose un fardeau accru sur le système pancréatique. Pendant un certain temps, ce dernier peut compenser, mais s'il commence à échouer, le système cérébral peut décompenser davantage, provoquant un cercle vicieux qui se termine en diabète.

Augmenter les niveaux d'insuline abaisse le taux de glucose, mais ne traite que la moitié du problème. Pour rétablir la régulation normale du glucose, il faut aussi remédier aux défaillances du système cérébral. Les approches qui ciblent les deux systèmes pourraient non seulement apporter un meilleur contrôle de la glycémie, mais aussi entraîner une rémission du diabète, estiment-ils.

Psychomédia avec sources: University of Washington, Nature.
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