Le pancréas artificiel externe améliorerait le traitement du diabète de type 1, selon une étude québécoise publiée dans la revue Lancet Diabetes & Endocrinology.

Il s'agit d'un système automatisé qui simule l'action d'un pancréas normal en adaptant continuellement l'administration d'insuline selon les changements de la glycémie (niveau de sucre dans le sang). Il existe deux configurations : le pancréas artificiel à simple hormone qui administre de l'insuline seulement et celui à double hormone qui administre de l'insuline et du glucagon. Alors que l'insuline abaisse la glycémie, le glucagon a l'augmente.

Les personnes diabétiques de type 1 doivent gérer leur glycémie avec soin afin d'atteindre les niveaux cibles et ainsi prévenir les complications sévères à long terme reliées aux taux élevés (telles que la cécité ou l'insuffisance rénale) et réduire le risque d'hypoglycémie (taux de sucre gravement bas qui peut mener à la confusion, à la désorientation et même, dans des cas graves, à la perte de conscience et au coma).

L'endocrinologue Rémi Rabasa-Lhoret et ses collègues de l'Institut de recherches cliniques de Montréal (IRCM) et de l'Université de Montréal ont comparé ces deux types de pancréas artificiels avec le traitement conventionnel avec la pompe à insuline.

"Nous voulions établir l'utilité du glucagon dans le pancréas artificiel, surtout pour prévenir l'hypoglycémie, qui demeure l'obstacle principal à l'atteinte des cibles glycémiques", explique le chercheur.

"Étant donné que les baisses de sucre sont encore très fréquentes pendant la nuit, la crainte d'une hypoglycémie nocturne grave est une source de stress et d'anxiété importante, en particulier pour les parents avec des jeunes enfants diabétiques", souligne le Dr Laurent Legault, endocrinologue pédiatrique à L'Hôpital de Montréal pour enfants et coauteur de l'étude.

L'étude a été menée avec 30 adultes et adolescents qui utilisaient une pompe à insuline depuis au moins 3 mois.

Les deux configurations de pancréas artificiel étaient plus efficaces pour améliorer les glycémies et réduire les risques d'hypoglycémie que le traitement par pompe. La proportion de temps où la glycémie se situait dans la fourchette visée était de 62% et 63% pour les 2 pancréas artificiels et de 51% pour la pompe.

Il y a eu 52 événements hypoglycémiques avec la pompe (dont 12 symptomatiques), 13 avec le pancréas artificiel (5 symptomatiques) à une hormone et 9 (0 symptomatiques) avec celui à 2 hormones. Les événements hypoglycémiques nocturnes ont été respectivement de 13 (0 symptomatiques), 0 et 0.

Le pancréas artificiel a la capacité d'améliorer considérablement la gestion du diabète et la qualité de vie des patients et de leurs familles, conclut le Dr Legault.

Une autre conclusion est que le pancréas à une hormone peut être suffisant pour procurer des nuits sans hypoglycémie.

Les chercheurs de l'IRCM poursuivent leurs études afin d'évaluer le pancréas artificiel pour des périodes plus longues et avec des cohortes de patients plus grandes. La technologie devrait être disponible sur le marché graduellement dans les 5 à 7 prochaines années, avec des premières générations qui se concentreraient sur le contrôle glycémique nocturne.

(1) Laurent Legault, Ahmad Haidar, Virginie Messier, Catherine Leroux, Tina Maria Mitre.

Psychomédia avec sources: Université de Montréal, Lancet Diabetes & Endocrinolog
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