Des dizaines de millions de personnes dans le monde sont privées de traitements abordables pour soulager les douleurs aigües, indique Human Rights Watch dans un rapport publié le 2 juin, intitulé « Situation du traitement de la douleur dans le monde : L'accès aux soins palliatifs comme droit humain ».

De nombreux gouvernements négligent de prendre les mesures les plus élémentaires pour garantir l'accès aux soins palliatifs aux personnes souffrant de douleurs aigües dues au cancer, au VIH, et à d'autres maladies graves, indique le rapport.

Dans les pays à revenus faibles ou intermédiaires, la plupart des personnes atteintes de cancer sont diagnostiquées à un stade avancé de la maladie et ne peuvent plus être guéries. Les soins palliatifs sont le seul traitement possible.

Dans 35 États sur un total de 192 étudiés, moins de 1 % des personnes souffrant de douleurs modérées à intenses dues à un cancer en phase terminale ou au VIH ont accès aux puissants médicaments antidouleur dont ils ont besoin. Ces pays sont situés essentiellement en Afrique sub-saharienne, mais aussi en Asie, au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et en Amérique Centrale.

Au moins 100 000 personnes meurent du cancer ou du sida chaque année sans avoir accès à un traitement adapté de la douleur en Chine, en Inde, en Indonésie, au Nigéria, en Russie et en Afrique du Sud.

Parmi les nombreux freins limitant l'accès aux soins palliatifs : l'absence de politiques nationales relatives aux soins palliatifs, les personnels médicaux mal ou non formés au traitement de la douleur ou aux soins palliatifs et des restrictions gouvernementales sur les prescriptions de morphine plus strictes que ce qu'exigent les conventions sur les drogues des Nations Unies. La convention sur les stupéfiants des Nations Unies adoptée en 1961, signée par 184 États, exige des pays qu'ils garantissent la disponibilité de médicaments à base de stupéfiants pour soulager la douleur.

Un certain nombre d'éléments encourageants ont été identifiés: la Colombie, la Jordanie, la Roumanie, l'Ouganda et le Vietnam ont mené avec succès des programmes de réforme pour améliorer l'accès aux soins palliatifs.

Plusieurs organisations à travers le monde réclament depuis plusieurs années que les soins palliatifs soient considérés comme un droit de l'homme.

En France, la loi du 9 juin 1999 "vise à garantir l’accès aux soins palliatifs" pour tous, quels que soit leur maladie, leur âge, leur lieu d’habitation, leur condition sociale. Les malades peuvent être accompagnés soit à l’hôpital en unité de soins spéciale, soit chez eux et suivi par une équipe de proximité. Mais, selon la Société Française d’Accompagnement et de soins Palliatifs (SFAP), "au quotidien et malgré des progrès importants, ce droit est loin d’être respecté : inégale répartition des structures de soins palliatifs selon les régions, difficultés d’accès aux soins des plus démunis, insuffisante prise en charge des personnes âgées".

Légende:
- vert: bonne disponibilité: la plupart des personnes ont accès au traitement de la douleur
- jaune: certaine disponibilité: plusieurs personnes sont incapablez d'accéder à un traitement;
- orange: disponibilité limitée: la plupart des personnes ne peuvent accéder à un traitement;
- rouge clair: disponibilité très limitée: peu de personnes ont accès au traitement;
- rouge foncé: pénurie sévère: très peu de personnes ont accès - noir: l'accessibilité n'est pas documentée.

Communiqué du HRW et rapport

Psychomédia avec source: Human Rights Watch.
Tous droits réservés