Certaines personnes dyslexiques présenteraient des troubles de l’attention visuelle expliquant partiellement leurs symptômes, confirme une étude française publiée dans la revue Clinical Neurophysiology.

Les dyslexiques sont plus lents à réagir à des stimuli incongruents (des éléments distracteurs), ce qui serait lié à une perturbation de leur attention visuospatiale : le champ visuel gauche paraît sous investi alors que le champ droit semble surinvesti. D’où de possibles difficultés de lecture.

Anne Bonnefond et ses collègues de l'Institut national français de la santé et de la recherche médicale (Inserm) ont soumis des personnes dyslexiques et des personnes sans difficulté de lecture à une tâche attentionnelle. Les participants étaient placés devant un écran sur lequel s’affichait une série de flèches orientées dans le même sens ou dans des directions différentes. Ils devaient indiquer dans quel sens était orientée la flèche du centre. L'activité électroencéphalographique était enregistrée pendant la tâche.

En cas de conflit dans l’orientation des flèches, les personnes dyslexiques commettaient davantage d’erreurs que les bons lecteurs. Au niveau cérébral, cela se manifestait par une différence d’amplitude des composants évoqués très précoces (dès 100 millisecondes après la présentation du stimulus) entre le groupe des dyslexiques et le groupe contrôle. "Cela révèle un problème d’orientation de l’attention visuelle et de détection du conflit chez les personnes dyslexiques", précise la chercheuse.

Les chercheurs tentent maintenant de déterminer en quoi ces déficits attentionnels sont spécifiques à la dyslexie, en comparant notamment les personnes dyslexiques à d’autres populations présentant un retard de lecture. "Cela pourrait permettre d’identifier des marqueurs de la dyslexie et d’améliorer la prise en charge de ce trouble en intégrant des exercices adaptés, par exemple pour entrainer l’attention visuospatiale", conclut la chercheuse.

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