La dyslexie concernerait, à divers degrés, environ 5 % des élèves en France, rapporte Le Figaro. Il s'agit d'un trouble spécifique de l'acquisition de la lecture et de l'orthographe qui s'explique, dans sa forme la plus fréquente, par une difficulté à maîtriser les correspondances entre les lettres (ou groupes de lettres) et les sons. Parfois, c'est plutôt la forme de la lettre qui est mal reconnue.

La dyslexie est liée à des différences dans l'activité et les structures cérébrales. Des études d'IRM fonctionnelle ont montré plusieurs différences dans l'activité cérébrale des enfants dyslexiques et non dyslexiques.

Une équipe française a notamment montré qu'une aire du cerveau, l'aire visuelle des mots située dans le lobe temporal gauche, ne s'active pas normalement lors de la lecture chez les dyslexiques, rapporte le neurologue Michel Habib (CHU la Timone, Marseille).

Des études ont aussi montré que, quels que soient le pays et la langue, cette même zone est toujours impliquée, sauf pour les Chinois, car leur alphabet de quelque 1500 lettres est appris en faisant le geste de dessiner la lettre. Chez eux, c'est ainsi une aire motrice de la main (plutôt que l'aire visuelle des mots) qui est moins bien activée.

"Alors qu'un non-dyslexique reste quelques dixièmes de secondes sur un mot pour le reconnaître, un dyslexique a besoin de beaucoup plus de temps pour le décoder, car il lui faut le découper lettre par lettre, puis tout assembler par sons jusqu'à arriver à un mot,"

Des études d'imagerie cérébrales structurelles ont aussi montré que chez les enfants dont la famille compte plusieurs dyslexiques, certains faisceaux, notamment ceux qui transmettent l'information visuelle à l'aire de Broca (l'aire du langage), sont moins denses et structurés et ce, avant même l'apprentissage de la lecture.

La prise en charge des dyslexiques dépend des mécanismes responsables du trouble, d'où l'importance d'un bilan réalisé par des professionnels.

Lorsqu'il s'agit un problème de traitement de l'information phonologique, l'aide de l'orthophoniste est indispensable. Deux à trois séances hebdomadaires pendant deux à trois ans, en moyenne, améliorent généralement grandement ces dyslexies, rapporte Le Figaro.

Lorsque les difficultés sont liées à une difficulté à focaliser l'attention sur les lettres et les mots, d'où une lecture anormalement lente, l'aide supplémentaire du neuropsychologue est pertinente: sont notamment concernés, les enfants atteints de trouble déficitaire de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH). Parmi eux, les enfants touchés par des formes inattentives pures (qui représentent 45 % des TDAH) échappent plus facilement au diagnostic car ils ne sont pas agités et ne gênent pas la classe.

Enfin, pour les enfants atteints de troubles oculomoteurs, l'aide de l'orthoptiste et du psychomotricien est appropriée.

Par ailleurs, l'apprentissage de la musique pourrait être particulièrement bénéfique pour les enfants dyslexiques. Cette hypothèse demeure à vérifier. Des données récentes d'imagerie ont montré que l'apprentissage de la musique agit sur les mêmes circuits que ceux qui sont en cause dans la dyslexie. La musique qui implique des informations de sources différentes (visuelles et auditives) contribuerait à renforcer les connexions cérébrales. L'équipe du Pr Habib du CNRS marseillais travaille à développer cet outil et les moyens de tester son efficacité.

Mentionnons que la Fédération française des Dys (FFdys) estimait en octobre dernier que l'accompagnement adapté des troubles dys (qui incluent la dyslexie, la dyscalculie, la dysphasie, la dyspraxie, la dysorthographie…) est très en retard en France. La prévalence de l'approche psychanalytique n'est peut-être pas étrangère à ce retard. En février 2012, la FFdys faisait savoir, dans un communiqué, que non seulement les enfants autistes mais aussi les enfants dys étaient victimes des mêmes théories et des mêmes pratiques psychanalytiques "totalement dépassées, réfutées scientifiquement, et inefficaces, que les enfants autistes". Ces théories ont été les seules considérées par beaucoup de psychanalystes qui ont pris en charge des enfants dys, précisait-elle.

Psychomédia avec sources: Le Figaro, Le Figaro. Tous droits réservés