Un rapport très critique du Haut conseil à l'éducation (HCE) sur l'école primaire marque la rentrée scolaire. Quatre élèves sur dix en sortent avec de graves lacunes et 15% sont en grande difficulté, affirme ce premier rapport annuel du HCE.

"Si le collège, considéré par beaucoup comme le 'maillon faible', a suscité depuis 20 ans débats et polémiques (...), notre école primaire se porte moins bien

que l'opinion publique l'a cru longtemps", peut-on y lire.

"Chaque année, quatre écoliers sur dix, soit environ 300.000 élèves sortent du CM2 avec de graves lacunes. Près de 200.000 d'entre eux ont des acquis fragiles et insuffisants en lecture, écriture et calcul. Plus de 100.000 n'ont pas la maîtrise des compétences de base dans ces domaines", écrivent les auteurs.

L'école n'aide pas à gommer les inégalités de départ entre les enfants, affirme le rapport.

"Elle ne parvient pas, malgré la conscience professionnelle de son corps enseignant, à réduire des difficultés pourtant repérées très tôt chez certains élèves et qui s'aggraveront tout au long de leur parcours de vie", dit le rapport. Elle se révèle "globalement incapable de mettre en place un soutien et un rattrapage efficaces".

Quant à l'école maternelle elle "ne met pas tous les enfants dans les conditions de réussir l'école élémentaire". Le HCE estime que la responsabilité de la maternelle dans l’échec scolaire ne peut plus être éludée.

Le rapport avance quelques pistes d'explication de ces lacunes. Il mentionne un manque de coordination. Les élèves ont souvent plusieurs enseignants en raison du nombre d'enseignants travaillant à temps partiel (un enseignant sur dix).

Le rapport souligne aussi que les ressources humaines, aujourd'hui "mal réparties", devraient être consacrées "à l'amélioration du soutien collectif et individualisé des élèves", dont Nicolas Sarkozy avait fait l'une de ses promesses de campagne présidentielle.

Le HCE suggère que les professeurs soient mieux formés dans des domaines comme la prévention des difficultés d'apprentissage, l'évaluation des élèves et les relations entre les enseignants et les parents.

Composé de neuf membres, le Haut conseil à l'Education, présidé par Bruno Racine, a été mis en place par la loi d'avril 2005, dite loi Fillon, sur l'éducation. Cette même loi avait instauré un socle de connaissances et de compétences devant être acquis les élèves à la fin de la scolarité obligatoire, à 16 ans.

Source: Le Monde

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