Les nanoparticules peuvent endommager l'ADN (bagage génétique) des cellules humaines, sans même franchir la barrière cellulaire, selon une étude publiée dans la revue Nature Nanotechnology. Les nanoparticules ont une taille de l'ordre du nanomètre (nm), soit un milliardième de mètre (10-9 m).

Gevdeep Bhabra (Southmead Hospital, Bristol), Charles Patrick Case et leurs collègues ont étudié la toxicité de particules en alliage cobalt-chrome qui sont utilisées dans les prothèses. Ces particules peuvent être libérées dans l'organisme du fait de l'usure des prothèses.

Ils ont mesuré l'effet de ces particules sur des cellules cibles (humaines), protégées par une membrane biologique constituée d'autres cellules. Cette barrière empêche le passage des particules de tailles nano ou micro. Elle modélise, in vitro, des barrières naturelles comme celle du placenta ou la barrière sang/cerveau.

Les nanoparticules endommageaient les chromosomes et leur ADN sans traverser la barrière. Les chercheurs n'ont pas complètement déterminé le mécanisme mais ont identifié des cascades de réactions liées à ce phénomène. Le stress subit par les premières cellules de la barrière se répercute aux voisines jusqu'à l'émission d'une molécule, l'ATP, le carburant des cellules. C'est cet ATP qui, en pénétrant dans les cellules, causerait des lésions à l'ADN.

Un tel effet indirect est nouveau dans le domaine des nanotechnologies mais il est comparable à l'action des rayonnements ionisants qui affectent des cellules sans que celles-ci soit directement irradiées.

Psychomédia avec sources:
Le Nouvel Observateur
Le Monde