Le réchauffement climatique entraînera une réduction de la taille des poissons, selon une étude canadienne publiée dans la revue Nature Climate Change. La croissance des poissons est limitée par l'apport en oxygène dont les niveaux seront réduits par la hausse de la température des océans. Alors qu'une eau plus chaude accélère leur métabolisme et augmente leur besoin en oxygène.

Daniel Pauly et William Cheung de l'Université de Colombie Britannique (Vancouver) ont, avec leurs collègues, modélisé l'impact du réchauffement sur plus de 600 espèces de poissons à partir de deux scénarios climatiques couramment retenus par les spécialistes pour la période 2000-2050.

Le poids maximal moyen des poissons devrait diminuer de 14% à 20% entre 2000 et 2050, estiment-ils.

L'étude souligne le besoin de réduire les émissions de gaz à effet de serre et de développer des stratégies pour surveiller les changements et s'y adapter, concluent les chercheurs. Les pêches, la sécurité alimentaire et le fonctionnement des écosystèmes marins (ex. les relations prédateurs-proies) risquent d'être perturbés.

Callum Roberts de l'Université University de York (qui n'a pas participé à cette étude) mentionne que l'acidification des océans et une baisse des nutriments à la surface de l'eau sont d'autres impacts des changements climatiques qui peuvent affecter les poissons. Un milliard de personnes dans le monde dépendent du poisson comme principale source de protéines animales, souligne-t-il. Et ce nombre ira en augmentant.

Une étude publiée en août dernier montrait l'impact d'un autre facteur environnemental sur les poissons: une grande proportion des trois espèces de truites qui évoluent autour de la Grande Barrière de corail d'Australie sont atteints d'un cancer de la peau, probablement en raison de l'amincissement de la couche d'ozone.

La sécurité alimentaire, particulièrement dans les pays en développement, est d'autant plus menacée que d'autres facteurs tels que la surpêche et la pollution interviennent.

Psychomédia avec sources: University of British Columbia, Climate Central. Tous droits réservés.