Des niveaux très faibles de plomb dans le sang, auparavant jugés sécuritaires, pourraient contribuer au trouble déficit d'attention et hyperactivité (TDAH) selon une étude de l'Université Michigan, publiée dans le journal Biological Psychiatry. Cette étude est la première à examiner le lien entre plomb et TDAH en utilisant des critères diagnostiques stricts. Elle concorde avec d'autres, de plus en plus nombreuses, à indiquer qu'il n'y a pas de niveau sécuritaire de plomb dans le sang, affirme Joel Nigg, professeur de psychologie et principal auteur. D'autres études ont aussi récemment montré un lien entre de bas niveaux de plomb dans le sang et un quotient intellectuel plus faible.

Ces études montrent la nécessité de réglementer plus strictement les articles qui peuvent contenir du plomb et se retrouver dans l'environnement d'un enfant (des jouets, aux cosmétiques, aux produits de nettoyage, aux objets électroniques, etc.), selon les auteurs.

Les 150 enfants participant à cette recherche avaient tous un certain niveau de plomb dans le sang. Les enfants avec le TDAH avaient des niveaux plus élevés que ceux n'ayant pas le trouble. La moyenne chez les enfants ayant le TDAH se situait à 1.3 mcg/dl.

Alors que le niveau de plomb dans le sang jugé "sécuritaire" est passé en 1991 de 25 mcg/dl à 10 mcg/ld, certains chercheurs recommandent de le baisser à 5 mcg/dl et même moins.

Les effets neurotoxiques du plomb dans le sang peuvent interférer avec les étapes de croissance du cerveau, sur la formation des synapses par exemple qui est importante pour le contrôle de soi. Les enfants plus jeunes que 2 ans sont particulièrement vulnérables, considèrent les auteurs.

Bien que la recherche n'ait pas examiné quelle était l'origine de l'exposition au plomb, il doit provenir de la poussière de plomb dans les vieilles maisons et écoles, selon Dr. Nigg. Bien que la peinture au plomb ait été bannie en 1978 aux États-Unis, plusieurs vieilles maisons contiennent encore un certain niveau de plomb.