"Un chercheur associé à Loto-Québec, Robert Ladouceur, professeur de psychologie à l'Université Laval, soutient que le nombre de joueurs pathologiques n'a pas augmenté dans la région de Gatineau après l'ouverture du casino du Lac-Leamy, il y a 10 ans. Cette affirmation est faite alors que Loto-Québec presse le gouvernement de déménager le Casino de Montréal, situé dans l'île Notre-Dame, vers le quartier populaire de Pointe-Saint-Charles.
(...) Les chercheurs ont posé une série de questions à 810 habitants de la région de Gatineau un an avant l'ouverture du casino, puis un an, trois ans et cinq ans après l'ouverture.

Ce sont les mêmes personnes qui répondaient aux questions au cours des ans. Mais pendant cette période, le nombre de répondants est tombé à 200. Les chercheurs ont aussi obtenu des informations sur la moyenne de la plus grosse somme d'argent perdue en une seule journée au casino un an, trois ans et cinq ans après son ouverture. Ils concluent que:

- le pourcentage de joueurs pathologiques n'a pas augmenté à la suite de l'ouverture du casino;

- la moyenne de la plus grosse somme d'argent perdue en une seule journée a augmenté un an après l'ouverture du casino, mais a diminué trois et cinq ans après l'ouverture;

- la fréquence de participation aux jeux de casino des gens de Gatineau a accusé une augmentation un an après l'ouverture du casino dans leur ville, mais a diminué trois ans et cinq ans après son ouverture.

(...) «Cette opération fait partie de la stratégie de Loto-Québec pour justifier l'implantation du Casino de Montréal à Pointe-Saint-Charles», a dit Pierre Desjardins, un philosophe qui a écrit un livre intitulé Le Livre noir de Loto-Québec.

«L'échantillonnage est très petit. Toutes les études sérieuses sur le sujet disent le contraire de lui et prouvent que l'implantation d'un casino augmente la prévalence du jeu pathologique.

(...) Selon Alain Dubois, de la coalition Emjeu (Éthique pour une modération du jeu): «Le nombre de participants au sondage est passé de 810 à 200. Parmi ceux qui ont cessé de répondre aux questions au téléphone, peuvent se trouver des gens qui ont justement développé un problème de jeu. Ceux qui ont ce problème ont tendance à le cacher à leur entourage. Pensez-vous qu'ils vont l'avouer à un inconnu au téléphone?»

Serge Chevalier, de la direction de la santé publique de Montréal, n'a pas voulu commenter les recherches de M. Ladouceur. Mais il a dit que les études épidémiologiques sérieuses s'attardent à la proportion de joueurs pathologiques par rapport au nombre de joueurs, et non par rapport à la population."

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Qu'est-ce que le jeu pathologique ?

Problèmes neurologiques chez les joueurs pathologiques chroniques

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