Entre 300 000 et 500 000 personnes en France seraient dépendantes aux jeux d'argent selon les estimations. Les psychiatres, qui tirent la sonnette d'alarme depuis plusieurs années, estiment que le jeu est devenu un vecteur d'appauvrissement.

A ce jour, aucune étude épidémiologique n'a été conduite sur le sujet en France. « Nous en sommes au stade de l'archéologie », regrette le professeur Lejoyeux, psychiatre en charge des comportements addictifs à l'hôpital Bichat, à Paris.

Du coup, les professionnels s'appuient sur les conclusions des études réalisées à l'étranger pour évaluer le nombre de personnes dépendantes : probablement de 300 000 à 500 000. (...) « Comme l'offre de jeux augmente, les problèmes aussi, souligne le Dr Marc Valleur, qui dirige le centre de soins et d'accompagnement des pratiques addictives de l'hôpital Marmottan, à Paris. Le jeu ne crée pas seulement des problèmes de dépendance, il entraîne aussi une paupérisation des plus modestes. Beaucoup des personnes que je reçois me sont adressées par les services qui gèrent le RMI et les minima sociaux. Quand on touche le RMI, jouer 10 euros par jour, c'est jouer beaucoup d'argent. »

(...) Les hommes sont les plus gros joueurs de Rapido et de paris hippiques. Les femmes, elles, préfèrent les machines à sous, les jeux de grattage et de tirage de la Française des jeux. Quant aux jeunes, c'est Internet qui les attire, et le vidéopoker installé dans les casinos. L'histoire des uns et des autres est toujours un peu la même. Ils commencent à jouer pour s'amuser, puis gagnent un peu - ou beaucoup - et pensent qu'ils seront plus forts que la « machine »...

Psychomédia avec source : Le Figaro.
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