L'anesthésie générale augmente le risque de démence (dont la maladie d'Alzheimer est la forme la plus fréquente) chez les personnes de plus de 65 ans, selon une étude française présentée au congrès annuel de l'European Society of Anaesthesiology.

Plusieurs études expérimentales ont suggéré que certains anesthésiques pourraient favoriser l'inflammation des tissus nerveux, menant ainsi à une dysfonction cognitive et/ou à des précurseurs de la maladie d'Alzheimer, dont les plaques bêta-amyloïdes et les enchevêtrements neurofibrillaires, indiquent les auteurs de l'étude. Mais il demeure incertain que ce dysfonctionnement soit précurseur de la démence.

Francois Sztark et Catherine Helmer ont, avec leurs collègues de l'Institut national français de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et de l'Université de Bordeaux, analysé des données de l'étude dite des Trois cités qui a évalué les risques de démence chez plus de 9.200 personnes de 65 ans ou plus vivant à Bordeaux, Dijon et Montpellier. La cohorte a été suivie pendant 10 ans avec des interviews au départ, et après 2, 4, 7 et 10 ans.

Les participants qui ont développé une démence étaient plus susceptibles d'avoir reçu une anesthésie (37%) que les autres (32%).

Ces résultats appuient l'hypothèse d'un risque accru de démence plusieurs années après l'anesthésie générale.

Une étude québécoise publiée plus tôt cette année montrait, chez la souris, qu'un anesthésiant, par voie sanguine ou respiratoire, augmentait la formation d'enchevêtrements dans les neurones (une caractéristique présente dans l'Alzheimer).

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