S'il existait un test fiable de dépistage précoce de la maladie d'Alzheimer, 90 % des Français souhaiteraient le passer, selon un sondage TNS Sofres, rapporte Le Monde. Lorsqu'il est mentionné aux répondants qu'il n'existe actuellement aucun traitement, 80 % indiquent toujours vouloir savoir.

Le diagnostic précoce représente une étape essentielle pour l'industrie pharmaceutique qui souhaite recruter des participants à des essais cliniques de médicaments expérimentaux visant à ralentir la maladie avant qu'elle ne soit trop avancée. Une recherche intensive se poursuit donc pour développer des tests fiables. Ces travaux devraient aboutir d'ici quelques années.

Le sujet de la pertinence et de l'éthique du diagnostic précoce pour les patients est au programme de l'université d'été "Alzheimer, éthique et société" qui se tient à Lille du 17 au 20 septembre. Cet événement est organisé par l'Espace national de réflexion éthique sur la maladie d'Alzheimer dirigé par Emmanuel Hirsch.

Au CHRU de Lille se poursuit un projet de recherche national baptisé Memento qui propose à des patients qui ont reçu un diagnostic de trouble cognitif léger de suivre leur évolution.

Alors que la Haute autorité de santé (HAS) recommande que les médecins généralistes dépistent les maladies d’Alzheimer et apparentées en cas de troubles de la mémoire qui peuvent être des symptômes de troubles cognitifs légers (TCL), le Collège national français des généralistes enseignants (CNGE) mettait en doute la pertinence cette recommandation dans un communiqué en juin 2012.

La HAS ne précise pas les critères diagnostiques des TCL, indiquait le CNGE, "ce qui peut (...) mener à des bilans neuropsychologiques, parfois invasifs, alors qu’il n’existe actuellement aucun traitement validé de ces troubles". Il demandait que "les recommandations de la HAS (...) soient fondées sur des preuves plus robustes sur le bénéfice de la prise en charge des patients à chaque stade de leur maladie, en particulier au stade précoce".

Rappelons que la HAS a dû, en mai 2011, retirer sa recommandation du recours aux médicaments pour la prise en charge de l'Alzheimer en raison des conflits d'intérêts qui entachaient cette recommandation et du peu d'efficacité de ces médicaments qu'elle reconnaissait.

L'université d'été sur le sujet se tient à la veille de la Journée mondiale de la maladie d'Alzheimer 2013 qui se tient le 21 septembre.

Psychomédia avec source: Le Monde. Tous droits réservés