L'exposition aux pesticides double le risque de maladie de Parkinson chez les agriculteurs, selon une étude d'une équipe de l’unité Neuroépidémiologie de l'Inserm et de l'Université Pierre et Marie Curie, publiée dans les Annals of Neurology. Ce risque augmente avec le nombre d’années d’exposition et, chez les hommes, est principalement lié à l’usage d’insecticides notamment de type organochloré (DDT, Lindane).

La maladie de Parkinson est la deuxième maladie neuro-dégénérative la plus fréquente, après la maladie d’Alzheimer.
Des études épidémiologiques ont déjà montré une association entre la maladie de Parkinson et une exposition professionnelle aux pesticides. Mais aucune famille de pesticides n’avait pu être spécifiquement mise en cause et le rôle du niveau d’exposition n’avait pas été étudié.

Les chercheurs ont mené cette étude avec un groupe de 224 personnes atteintes de la maladie de Parkinson et 557 personnes non malades, toutes affiliées à la Mutualité sociale agricole (MSA), de même âge et sexe et habitant dans le même département.

L’exposition aux pesticides durant la vie professionnelle des participants a été reconstituée de manière très détaillée lors d’entretiens avec des médecins du travail de la MSA dans lesquels étaient recueillies des informations telles que la surface des exploitations, le type de cultures, les pesticides utilisés, le nombre d’années, la fréquence annuelle d’exposition ou encore la méthode d’épandage.

Les personnes atteintes de la maladie avaient utilisé plus souvent des pesticides et durant un plus grand nombre d’années que les participants en santé. Les chercheurs estiment que les agriculteurs exposés aux pesticides avaient un risque presque deux fois plus élevé de développer la maladie que ceux qui n’en utilisaient pas.

Chez les hommes atteints, le risque était jusqu’à 2,4 fois plus élevé que chez les personnes en santé pour les insecticides de type organochloré. Cette famille de pesticides, dont font partie le lindane et le DDT, a été largement utilisée en France entre les années 1950 et 1990 et se caractérise par une persistance dans l’environnement de nombreuses années après l’utilisation. L’implication d’autres types de pesticides moins fréquemment utilisés ne peut toutefois pas être exclue, précisent les chercheurs.

Au-delà du rôle de l’exposition aux pesticides à des niveaux élevés en milieu professionnel, ces résultats soulèvent la question des conséquences d’une exposition à plus faibles doses. Des études complémentaires seront nécessaires pour répondre à cette question.

Psychomédia avec source: Inserm
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