La prise régulière d'ibuprofène (Advil et autres), un anti-inflammatoire non-stéroïdien (AINS), réduirait d'environ un tiers le risque de maladie de Parkinson, selon une étude publiée dans la revue Neurology.

Xiang Gao de l'Université Harvard et ses collègues ont analysé les données concernant près de 99.000 femmes et 37.000 hommes. De ce nombre, 291 ont développé la maladie au cours de 6 années de suivi.

Ceux qui prenaient de l'ibuprofène deux fois ou plus par semaine étaient environ 38% moins susceptibles de développer la maladie que ceux qui prenaient régulièrement de l'aspirine, de l'acétaminophène, ou d'autres AINS.

Les chercheurs ont également combiné les données de six études précédentes. Ces dernières montraient un risque réduit d'environ 30% avec l'ibuprofène mais pas avec les autres anti-inflammatoires. Plus la consommation était importante, plus le risque était réduit : 50% pour une utilisation de 10 ans et plus comparativement à 25% pour une utilisation de 6 à 8 ans. Cet effet lié à la dose fait partie des critères indiquant une possible causalité sans la prouver toutefois.

Le mécanisme par lequel s'exerce cet effet est inconnu. Un effet protecteur des cellules nerveuses (ou neurones) produisant le neurotransmetteur dopamine (situées dans la substance noire ou locus niger) qui sont détruites au cours du développement de la maladie est suggéré. Le chercheur croit qu'un circuit important pour inhiber la mort des cellules est activé et qu'une action anti-oxydante est aussi exercée.

Selon le chercheur Ali Samii de l'Université de Washington ayant publié en 2009 une étude montrant également un effet protecteur de l'ibuprofène mais pas des autres anti-inflammatoires ou de l'aspirine, une étude en laboratoire a suggéré que la pénétration de la barrière hémato-encéphalique (sang-cerveau) différeraient beaucoup d'un anti-inflammatoire à l'autre.

Des experts mettent en garde contre l'utilisation d'Ibuprofène pour prévenir la maladie de Parkinson puisque le risque de développer la maladie est faible, concernant 1% à 2% de la population, et que l'ibuprofène sur une longue période peut parfois conduire à des dommages à l'estomac et aux reins.

Dans un éditorial accompagnant l'article, James H. Bower de la Mayo Clinic de Rorchester recommande de donner suite à ces résultats au moyen d'un essai clinique comparant l'utilisation d'ibuprofène à un placebo et/ou d'autres anti-inflammtoires.

Psychomédia avec sources:
WebMD, Bloomberg
Tous droits réservés