Le lien entre la maladie de Parkinson et les pesticides est officiellement reconnu, par un décret du 4 mai, signé du ministre français de l'Agriculture, Bruno Le Maire. La maladie est ainsi, sous certaines conditions, reconnue comme maladie professionnelle pour les agriculteurs.

Les conditions sont les suivantes: les agriculteurs doivent avoir été exposés (inhalation, contact,...) au moins dix ans aux pesticides et la maladie déclenchée dans un délai d'un an après l'arrêt de l'exposition.

"Cela va faciliter les démarches des malades, qui pour l’instant se voyaient opposer un refus de prise en charge par la mutuelle agricole dans quatre cas sur cinq", se réjouit Paul François, président de l’association Phyto-victimes, lui-même atteint de troubles neurologiques et ayant obtenu gain de cause en février dernier dans une action judiciaire historique contre le fabricant de pesticides Monsanto.

Les fabricants de ces produits devraient prendre leur part de responsabilité, estime ce dernier: "C’est la mutuelle qui indemnise, donc ce sont nos cotisations et la société toute entière qui paye ces dégâts. Il faudrait demander aux fabricants de mettre la main à la poche". Il demande que ces produits soient retirés de la vente et que les homologations ne soient plus accordées uniquement par le ministère de l’Agriculture mais aussi par celui de la Santé.

Les agriculteurs doivent aussi prendre conscience des dangers pour leur santé et changer leurs pratiques, estime-t-il. Trop d'entre eux pensent encore qu'il n'y a d'autres solutions que d'utiliser ces produits, une croyance largement encouragée par les lobbyistes des firmes. "Il faut que ceux qui veulent faire du bio soient aidés et que les autres passent à une agronomie qui n’utilise la chimie qu’en dernier recours."

Les firmes comme BASF ou Monsanto, expliquait récemment le documentaire La mort est dans le pré du réalisateur Eric Guéret, font du lobbying pour que rien ne change, et elles ont une grande influence sur la FNSEA, le syndicat majoritaire de l’agriculture. En 50 ans, elles ont réussi à imposer l'idée qu'il n’y a pas d’autre modèle possible. Par ailleurs, étant surendettés, les producteurs n’ont pas les moyens de sortir du modèle chimique pour passer au bio. Et puis, ayant oublié les pratiques de l’agriculture traditionnelle, ils ne savent plus faire autrement.

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