Un épuisement des neurones dans certaines régions du cerveau serait à l'origine de la maladie de Parkinson, selon une étude publiée dans la revue Current Biology.

Ces neurones, en raison de certaines de leurs caractéristiques, doivent produire beaucoup d'énergie, ce qui entraînerait leur épuisement et leur mort prématurée.

À la différence de la maladie d'Alzheimer, qui touche les milliards de neurones du cerveau, les symptômes principaux de la maladie de Parkinson sont causés par la mort de quelques dizaines ou centaines de milliers de neurones dans quelques régions circonscrites du cerveau incluant la substance noire compacte, le locus ceruleus et le noyau dorsal du nerf vague.

Une perturbation du fonctionnement des mitochondries est considérée comme jouant un rôle important pour la perte de ces neurones. Les mitochondries sont qualifiées d'« usines à énergie » des cellules ; elles produisent l'énergie nécessaire à leur fonctionnement.

Pourquoi les neurones à dopamine de ces régions du cerveau sont particulièrement vulnérables à ces dysfonctionnements des mitochondries est actuellement l'une des principales questions sans réponse dans la recherche sur la maladie de Parkinson, explique Louis-Éric Trudeau de l'Université de Montréal.

Depuis trois ans, son équipe a mené des expériences pour identifier les mécanismes en cause et confirmer l'hypothèse de l'épuisement énergétique des neurones.

Elle a découvert que cet épuisement pourrait être causé par les besoins énergétiques plus élevés des cellules très complexes comptant un nombre élevé de prolongements et de sites de libération de neurotransmetteurs ; un peu comme un arbre avec de très nombreuses branches. « Nos travaux appuient l'hypothèse selon laquelle les neurones très complexes comme ceux de la substance noire forcent les mitochondries à travailler très fort pour produire de l'énergie. Cela expliquerait l'usure cellulaire accélérée. »

Les maladies neurodégénératives les plus communes de nos jours représentent des défis particuliers, note le chercheur, car elles découlent d'une certaine façon de l'allongement de l'espérance de vie. « D'un point de vue évolutif, certains de nos neurones ne sont pas programmés pour durer 80, 90 et même 100 ans comme on le voit de plus en plus. Il faut s'attendre à ce qu'une partie du système subisse plus difficilement les outrages du temps. »

Mais à cause de la nature de la maladie de Parkinson, plus ciblée que d'autres, il est possible d'envisager un traitement dans un avenir pas trop éloigné, estime-t-il.

Ces travaux pourraient ouvrir la voie à la création de modèles animaux de la maladie qui permettraient le développement de médicaments visant à « aider les neurones en cause à diminuer leur consommation d'énergie, ou alors à produire leur énergie plus efficacement, ce qui diminuerait l'accumulation de dommages au fil des années ».

Un manque d'énergie à la base de la maladie de Parkinson

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(1) Consiglia Pacelli, Nicolas Giguère, Marie-Josée Bourque, Martin Lévesque et Ruth Slack.

Psychomédia avec sources : Université de Montréal, Current Biology.
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