La moitié des personnes atteintes de la maladie de Parkinson qui prennent des médicaments de la classe des agonistes dopaminergiques développent des troubles du contrôle des impulsions, selon une étude française publiée dans le numéro de juin de la revue Neurology.

Ces troubles sont caractérisés par des comportements d’addiction aux jeux, aux achats, à une alimentation compulsive ou à une hypersexualité.

Jean-Christophe Corvol et ses collègues de l’hôpital Pitié-Salpêtrière (AP-HP), de la Sorbonne Université et de l'Inserm ont analysé les données d’une cohorte, coordonnée par l’AP-HP, de 400 personnes atteintes de la maladie.

Le communiqué de l'AP-HP explique :

« La maladie de Parkinson est la deuxième maladie neurodégénérative et affecte environ 150 000 patients en France. Elle se caractérise par la présence de symptômes moteurs – tremblement, lenteur et raideur – en rapport avec une perte des neurones sécrétant la dopamine.

Le principe du traitement repose sur l’utilisation de médicaments qui remplacent ce manque en dopamine.

Il existe deux grandes classes de médicaments :

  • la L-dopa (substance naturelle, précurseur de la dopamine) ;

  • les agonistes dopaminergiques (médicaments synthétiques qui miment l’action de la dopamine). »

La prévalence des troubles du comportement augmentait avec le temps. A l’inclusion dans l'étude, 20 % des patients montraient des troubles du contrôle des impulsions, dont des troubles alimentaires compulsifs (11 %), des comportements sexuels compulsifs (9 %), des achats compulsifs (5 %) et une addiction aux jeux (4 %). Après 5 ans, ils concernaient 33 % des patients.

Parmi les patients qui n’avaient pas de troubles du contrôle des impulsions à l’entrée dans l’étude (80 %), presque la moitié (46 %) en a développé au cours des 5 ans de suivi.

Parmi ceux qui n’ont jamais utilisé d’agoniste dopaminergique, 12 % ont développé de tels troubles à 5 ans, alors que parmi ceux qui en ont utilisé, 52 % en ont développé.

Une relation entre la dose cumulée d’agoniste dopaminergique et la survenue des troubles a été observée, ce qui signifie que la dose journalière et la durée du traitement sont des facteurs déterminants.

« L'entourage ne s'en rend pas compte au départ, alors que quand on prévient le couple par exemple, il y a une vigilance », a souligné Jean-Christophe Corvol en entrevue à l'AFP.

Il a aussi évoqué des patients pour lesquels le traitement a décuplé la créativité artistique ou littéraire.

Maladie de Parkinson : les médicaments dopaminergiques et leurs effets secondaires

Pour plus d'informations sur la maladie de Parkinson, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : AP-HP, American Academy of Neurology, AFP (Europe 1).
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