La revue Prescrire a mis à jour, dans son numéro de février, sa liste « des médicaments à écarter des soins et à remplacer par de meilleures options car leur balance bénéfices-risques est défavorable dans toutes leurs utilisations ».

Neuf médicaments utilisés en neurologie, pour le traitement de la sclérose en plaques, de la migraine, de la maladie d'Alzheimer et de la maladie de Parkinson, figurent dans cette liste de 74 médicaments jugés plus dangereux qu'utiles.

Maladie d’Alzheimer

« Les médicaments de la maladie d’Alzheimer disponibles début 2016 ont une efficacité minime et transitoire. Ils sont peu maniables en raison d’effets indésirables disproportionnés et exposent à de nombreuses interactions. Aucun de ces médicaments n’a d’efficacité démontrée pour ralentir l’évolution vers la dépendance et ils exposent à des effets indésirables graves, parfois mortels. Or ils sont utilisés en traitement prolongé et impliqués dans des interactions dangereuses. »

« Mieux vaut se concentrer sur l’aide à l’organisation du quotidien, le maintien d’activité, l’accompagnement et l’aide de l’entourage. »

Le donépézil (Aricept ou autre)
La galantamine (Reminyl ou autre)
La rivastigmine (Exelon ou autre)
Ces médicaments anticholinestérasiques « exposent à : des troubles digestifs dont des vomissements parfois graves ; des troubles neuropsychiques ; des troubles cardiaques, dont des bradycardies, des malaises et des syncopes, et des troubles de la conduction cardiaque ».
La mémantine (Ebixa ou autre)
Ce médicament, un antagoniste des récepteurs NMDA du neurotransmetteur glutamate, « expose à des troubles neuropsychiques tels qu’hallucinations, confusions, sensations vertigineuses, céphalées, conduisant parfois à des comportements violents, des convulsions ; des atteintes cutanées graves ».
Sclérose en plaques

« Le traitement "de fond" de référence de la sclérose en plaques est un interféron bêta (Avonex, Rebif, Betaferon ou autre), malgré ses limites et ses nombreux effets indésirables. La balance bénéfices-risques des autres traitements "de fond" n’est pas plus favorable, voire nettement défavorable », estime Prescrire.

C’est notamment le cas pour ces deux immunodépresseurs « qui exposent à des risques disproportionnés et qui sont à éviter ».

Le natalizumab (Tysabri)
Le natalizumab (Tysabri), « un anticorps monoclonal, expose à des infections opportunistes graves, voire mortelles, dont des leucoencéphalopathies multifocales progressives, touchant environ 2 patients pour 1 000, des réactions d’hypersensibilité parfois graves et des atteintes hépatiques ».
Le tériflunomide (Aubagio)
Le tériflunomide (Aubagio) « expose à des effets indésirables graves, parfois mortels : atteintes hépatiques, leucopénies et infections. Il expose aussi à des neuropathies périphériques ».
Migraine
La flunarizine (Sibelium)
L’oxétorone (Nocertone)
Ces médicaments, « des neuroleptiques en prévention des crises de migraine, ont une efficacité au mieux modeste (environ une crise en moins tous les deux mois pour la flunarizine) mais exposent à des troubles extrapyramidaux, des troubles cardiaques et des prises de poids. Mieux vaut choisir d’autres options telles que le propranolol (Avlocardyl ou autre) ».
Maladie de Parkinson
La tolcapone (Tasmar)
La tolcapone (Tasmar), « un antiparkinsonien, expose à des atteintes hépatiques parfois mortelles. Quand les autres options thérapeutiques sont épuisées, l’entacapone (Comtan ou autre) est une meilleure option ».
Document en PDF sur Prescrire : Pour mieux soigner, des médicaments à écarter : bilan 2016.

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