Les antidépresseurs augmentent de 68% le risque de fausse couche, selon une étude publiée dans le Journal de l'Association médicale canadienne (JAMC). Jusqu'à 3,7% des femmes utilisent des antidépresseurs pendant le premier trimestre de grossesse.

Des études précédentes ont donné des résultats contradictoires. Cette étude, plus importante, visait à déterminer le lien entre les antidépresseurs et le risque de fausse couche, en fonction des classes d'antidépresseurs et des doses.

Dr. Anick Bérard et ses collègues de l'Université de Montréal et du CHU Sainte-Justine ont comparé les données concernant 5.124 femmes ayant fait des fausses couches avant leur vingtième semaine de grossesse à celles de 51,240 femmes n'ayant pas fait de fausses couches. Parmi celles ayant fait des fausses couches, 284 (5.5%) avaient reçu au moins une prescription d'antidépresseurs pendant la grossesse. Elles n'ont cependant pas été interrogées pour vérifier si elles avaient effectivement pris ces médicaments.

Les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS), particulièrement la paroxétine (notamment commercialisée sous les noms Deroxat, Seroxat et Paxil) et la venlafaxine (Effexor), étaient associées à un risque plus élevé de fausse couche. La paroxétine augmentait le risque de 75% et la venlafaxine (Effexor) doublait le risque. Les risques augmentaient avec les doses utilisées.

« Ces résultats, qui suggèrent un effet de classe global des inhibiteurs sélectifs de la re-capture de la sérotonine, sont bien fondés vu le grand nombre d'utilisatrices d'antidépresseurs ayant participé à l'étude », précise Annick Bérard. Les chercheurs conseillent vivement aux médecins qui suivent des patientes prenant des antidépresseurs, ou des femmes enceintes dont l'état nécessite la prise d'antidépresseur tôt dans la grossesse, de discuter avec elles des risques et des bénéfices de la consommation d'antidépresseurs.

Psychomédia avec sources: Université de Montréal, National Post.
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