L'allaitement exclusif des bébés pendant les six premiers mois de leur vie pourrait entraîner des carences en fer et augmenter le risque de certaines allergies, selon une étude britannique parue dans le British Medical Journal.

La chercheuse en pédiatrie Mary Fewtrell et ses collègues de l'Université College London ont analysé les études portant sur le sujet et concluent que, dans les pays développés, les bébés tireraient profit d'une introduction de nourriture solide à partir de 4 mois.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a fait passé la recommandation d'allaitement maternel exclusif de 4 à 6 mois en 2001, et l'Union européenne a adopté cette recommandation en 2003. L'OMS estime que les bébés nourris exclusivement au sein souffrent moins souvent d'infections et ont moins de problèmes de croissance.

Les chercheurs ne contestent pas cette recommandation pour les pays en développement parce que l'accès à l'eau potable et à une nourriture saine est un problème.

Mais pour les pays développé, une étude en 2007 montrait un risque d'anémie (carence en fer) plus important chez les bébés allaités exclusivement par rapport à ceux qui recevaient une alimentation diversifiée à partir de 4 mois.

Le risque de développer des allergies alimentaires pourrait aussi être plus élevé pour les bébés qui ne sont pas exposés très jeunes à d'autres aliments que le lait. Des études épidémiologiques menées en Suède suggèrent une recrudescence des intolérances au gluten après que les autorités de santé ont fait la promotion de l'allaitement exclusif prolongé. Les chercheurs citent aussi l'exemple d'Israël où les arachides sont utilisés très jeune comme complément alimentaire. Une pratique qui aurait diminué l'incidence de ces allergies dans le pays.

Enfin, les chercheurs évoquent un bénéfice potentiel d'habituer très tôt aux goûts amers afin de favoriser la consommation de légumes verts chez les enfants.

Psychomédia avec sources:
Le Figaro, Radio-Canada
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