Le gouvernement fédéral a rejeté les demandes des provinces de retarder ou d'interdire l'approbation d'une version générique de l'OxyContin (oxycodone), un analgésique qui peut créer une forte dépendance et qui cause des ravages dans des communautés autochtones notamment. La version générique de l'OxyContin devrait être approuvée par Santé Canada dimanche prochain, alors qu'expirera le brevet du fabricant, Purdue Pharma.

L'oxycodone, deux fois plus puissante que la morphine, est un médicament de la classe des opioïdes forts (de palier 3 selon la classification de l'Organisation mondiale de la santé).

Ottawa compte plutôt resserrer les règles afin d'obliger les distributeurs d'oxycodone à suivre plus étroitement le cheminement du produit, a expliqué la ministre fédérale de la Santé, Leona Aglukkaq.

Ces derniers seront dorénavant tenus de signaler toute hausse importante des ventes et tout changement aux tendances de distribution, en plus de se conformer à l'exigence de signaler toute perte et vol. Si des preuves d'abus sont mises au jour, des mesures pouvant aller jusqu'à la révocation de licences d'opération seront prises et, au besoin, le dossier pourrait être transmis aux autorités judiciaires.

La ministre demande par ailleurs aux provinces d'utiliser les pouvoirs dont elles disposent face aux médecins et aux pharmaciens pour lutter contre les prescriptions frauduleuses.

Rappelons que Purdue Pharma Canada a cessé en mars 2012 de produire au Canada l'OxyContin, le remplaçant par OxyNEO qui est difficile à écraser et ne peut être injecté. Ce médicament est toutefois beaucoup plus coûteux que ne le sera le générique.

Selon une étude de l’Université Simon Fraser, rapportait Le Devoir en juin dernier, la moitié des adultes de plusieurs communautés autochtones ontariennes est dépendante à ce médicament. En février 2011, le Centre de toxicologie du Québec avait calculé que les surdoses d’OxyContin causaient deux morts par mois au Québec.

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