Certains aliments peuvent accentuer les effets indésirables ou diminuer l’efficacité d’un médicament, rappelle l’Afssaps (1) dans un communiqué de presse. La notice des médicaments concernés mentionne les aliments à éviter et la nature du risque encouru.

Voici quelques exemples d'interactions entre médicaments et aliments:
Le pamplemousse

Il peut augmenter de façon importante l’absorption du médicament dans l’organisme. Deux classes de médicaments sont particulièrement concernées :

- Certains médicaments de la classe des statines utilisés pour abaisser le taux de cholestérol dans le sang : la simvastatine (Zocor), et dans une moindre mesure, l’atorvastatine (Tahor, Sortis, Lipitor). Un jus de pamplemousse pris en même temps que la simvastatine peut multiplier par 15 l’absorption du médicament et provoquer des atteintes musculaires graves.

- Les immunosuppresseurs utilisés contre les rejets de greffes (tacrolimus, ciclosporine…). Une prise concomitante avec un jus de pamplemousse, de façon régulière, peut endommager le rein.

L’Afssaps conseille d’éviter de prendre un jus de pamplemousse dans les deux heures qui précèdent la prise de ces médicaments et de limiter la consommation à moins d’un quart de litre par jour. Le jus de pomme et d’orange ne provoque pas d’interactions connues avec ces médicaments, précise l'Afssaps. (Une étude canadienne a toutefois montré que ces jus peuvent réduire l'absorption de certains médicaments).

Les aliments riches en vitamine K

Les aliments riches en vitamine K (choux, brocolis, épinards, avocats, persil, laitue, abats) sont à consommer avec parcimonie avec les médicaments anticoagulants oraux, destinés à fluidifier le sang car ils en diminuent l’efficacité, augmentant ainsi le risque de thromboses (formation de caillot dans les veines).

Il est conseillé, en cas de traitement avec des anticoagulants oraux, de ne pas manger plus d’une portion de légume par jour, ainsi que de ne pas modifier soudainement ses habitudes alimentaires, en cessant ou augmentant toute consommation.

L’alcool

L’alcool doit être évité avec tous les médicaments qui réduisent la vigilance :

- tranquillisants (anxiolytiques de type benzodiazépines),
- analgésiques ou antitussifs à base de codéine ou de tramadol,
- neuroleptiques (antipsychotiques),
- certains antidépresseurs,
- certains médicaments antiallergiques.

Pris conjointement avec ces médicaments, l’alcool peut provoquer une somnolence et réduire les réflexes. Ces effets peuvent avoir des conséquences dramatiques, notamment en cas de conduite automobile ou d’utilisation de machines.

La consommation d’alcool avec les anti-inflammatoires (type ibuprofène) ou l’aspirine peut être à l’origine de brûlures d’estomac ou de reflux acides.

Les agrumes

Les agrumes (citron, pamplemousse, orange, par ordre décroissant d’acidité) doivent être évités avec les anti-inflammatoires ou l’aspirine car l'interaction peut amplifier ou déclencher des brûlures d’estomac ou des reflux acides.

Il est conseillé de prendre les anti-inflammatoires au milieu du repas, c’est-à-dire mélangés au bol alimentaire, pour limiter ces effets.

La caféine

Il faut éviter de consommer de la caféine (café, thé, ou soda contenant de la caféine) lors d’un traitement avec certains antibiotiques comme l’énoxacine, la ciprofloxacine et la norfloxacine, utilisés notamment pour traiter des infections urinaires (cystites).

Ces antibiotiques diminuent l’élimination de la caféine et peuvent donc conduire à un surdosage en caféine qui se traduit par une excitation, des palpitations, des tremblements, des sueurs voire des hallucinations.

Il est conseillé également de réduire la consommation de caféine avec la théophylline, un anti-asthmatique qui a les mêmes effets que la caféine, pour éviter une addition d’effets indésirables.

La réglisse

La réglisse augmente la pression artérielle. Il est conseillé de limiter, ou mieux, d’abandonner la consommation de réglisse (bonbon ou boisson anisée sans alcool) en cas d’hypertension.

Une lecture attentive de la notice des médicaments est essentielle rappelle l’Afssaps.

(1) L'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé

Psychomédia avec source : Afssaps.

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