La théorie, datant de près de 50 ans, selon laquelle le cerveau utilise des mécanismes différents pour les souvenirs à long terme et à court terme est remise en question par une étude publiée dans les Proceedings of the National Academy of Sciences.

Cette théorie a été élaborée sur la base d'observations de personnes atteintes d'amnésie, une affection qui perturbe sévèrement la capacité de former des souvenirs durables. L'amnésie est généralement causée par un dommage aux hippocampes, une paire de structures cérébrales situées dans le lobe temporal.

Malgré ce déficit de la mémoire long terme, ces personnes sont tout à fait capables de répéter un numéro de téléphone sur de courtes périodes de temps dans la mesure où leur attention n'est pas distraite. Cela a conduit à l'hypothèse que l'hippocampe est responsable de la mémoire à long terme mais pas de celle à court terme.

Nathan Cashdollar et Emrah Duzel de l'Université College London ont mené cette étude avec des personnes atteintes d'une forme spécifique d'épilepsie appelée "épilepsie du lobe temporal avec sclérose de l'hippocampe" qui mène à une dysfonction marquée des hippocampes.

Les participants devaient essayer de mémoriser des photos de scènes (par exemple des chaises et une table dans un salon). Leurs souvenirs de ces photos étaient évalués après 5 secondes et après 60 minutes. Leur activité cérébrale était enregistrées en utilisant la magnétoencéphalographie.

"Comme prévu, les participants ne pouvaient pas reconnaître les images étudiées après 60 minutes alors qu'ils le pouvaient après 5 secondes. Mais, un déficit a été observé même après 5 secondes: ils ne pouvaient décrire l'arrangement détaillé des détails dans les scènes.

"Ces résultats identifient deux réseaux distincts pour la mémoire à court terme : un réseau qui fonctionne indépendamment de l'hippocampe et demeure intact chez les personnes qui ont des déficits de la mémoire à long terme et un réseau qui est dépendant de l'hippocampe et qui est affaibli en même temps que la mémoire à long terme", explique Duzel.

Ces résultats mettent aussi en évidence le fait que les personnes qui ont un déficit de la mémoire à long terme ont aussi à composer avec une difficulté de mémoire à court terme dans leur quotidien.

Ces résultats sont consistants avec ceux d'autres études récentes qui avaient déjà commencé à remettre en question la distinction, qui a persisté presqu'un demi-siècle, entre la mémoire à long terme et à court terme, notent les auteurs.

Psychomédia avec source:
Science Daily