Pourquoi des gènes qui entraînent une perte de la fertilité au milieu de la vie ont-ils persisté au cours de l'évolution, se demandent les théoriciens évolutionnistes (les théories évolutionnistes concernent la sélection naturelle des gènes au cours de l'évolution).

La ménopause a toujours été difficile à comprendre du point de vue de l'évolution. Deux théories principales ont été avancée jusqu'à maintenant, explique le site NHS Choice du ministère de la santé britannique (commentant comment les médias ont rapporté cette actualité).

Ces théories supposent qu'au départ, les femmes auraient eu une fertilité non limitée dans le temps:

  • une théorie, connue sous le nom d'effet grand-mère, suggère que les gènes qui causent la ménopause se seraient perpétués en raison de l'avantage que représente le fait que les femmes post-ménopausées puissent aider à élever leurs petits-enfants plutôt que de continuer à avoir des enfants (en aidant ainsi les plus jeunes générations à se reproduire, elles favorisent la transmission de leurs propres gènes);

  • une autre théorie suggère que la ménopause constitue un compromis entre une fertilité accrue et une survie prolongée (les sociétés ayant pu disposer de l'énergie et de la contribution des femmes ménopausées, libérées de l'enfantement, auraient mieux survécu);

Une nouvelle étude, publiée dans la revue PLoS Computational Biology et financée en partie par le Natural Sciences and Engineering Research Council of Canada, introduit une troisième théorie: les femmes auraient commencé avec une longue fertilité, mais les hommes préférant s'accoupler avec des femmes plus jeunes, la pression vers l'élimination des mutations qui causent l'infertilité plus tard dans la vie aurait été réduite. Selon cette théorie, avec le temps (sur une très grande quantité de générations), les mutations qui affectent la fertilité chez les femmes âgées se seraient accumulées, conduisant à ce que de plus en plus, puis toutes les femmes soient victimes de ménopause.

Richard A. Morton de l'Université McMaster University (Ontario, Canada) et ses collègues ont simulé par ordinateur deux scénarios :

  • dans le premier, les hommes avaient une longue fertilité et les femmes subissaient une ménopause; les hommes n'avaient pas de préférence d'âge pour l'accouplement.
  • dans le deuxième, les hommes et les femmes commençaient par être fertiles toute leur vie. Puis étaient introduites des mutations qui entraînaient une fertilité réduite et des mutations qui affectaient la survie. L'impact sur ce scénario d'une préférence des hommes pour les jeunes femmes était étudié.

Dans le deuxième scénario, les mutations réduisant la fertilité des femmes avec l'âge s’accumulaient dans la population, entraînant la ménopause.

Les chercheurs concluent que leur modèle pourrait expliquer la ménopause sans qu'il soit nécessaire de faire appel aux deux autres théories.

Dans le cadre de ce modèle, peut-être que les femmes plus âgées, lasses d'avoir des enfants, auraient-elles poussé les hommes vers les plus jeunes femmes?

Mais les théoriciens du domaine ne sont pas tous convaincus par ce modèle et ne manquent pas d'arguments à son encontre.

Psychomédia avec source: NHS Choice. Tous droits réservés