Dans un avis publié le 16 juillet, la Haute autorité de santé (HAS) française maintient le remboursement du traitement hormonal de la ménopause (THM) mais recommande une dose minimale et une durée la plus courte possible.

"La ménopause survient en général aux alentours de 50 ans, suite à l’arrêt de la production d’hormones ovariennes (estrogènes et progestérone). Elle peut s’accompagner de différents symptômes : bouffées de chaleur, sudation nocturne, sécheresse vaginale et problèmes urinaires", rappelle la HAS.

La HAS "reconnait l'intérêt d'un traitement des troubles symptomatiques de la ménopause lorsque les femmes en sont très gênées". Les risques doivent être communiqués aux patientes et le traitement doit être réévalué au moins une fois par an.

Les principaux risques sont le cancer du sein (qui augmente avec la durée du traitement), le cancer de l’endomètre (l’augmentation du risque est liée au traitement estrogénique, c’est pourquoi un progestatif y est toujours associé chez les femmes n’ayant pas subi d’ablation de l’utérus.), le cancer de l’ovaire, le risque thromboembolique veineux et d’accident vasculaire cérébral (surtout durant la première année de traitement).

Plus précisément, pour les différentes indications:

  • Traitement des symptômes lié au déficit en estrogènes

    "Le service médical rendu (SMR) des traitements hormonaux, estrogéniques ou estroprogestatifs, de la ménopause contenant de l’estradiol, du valérate d’estradiol ou de la tibolone reste important chez les patientes dont les troubles du climatère sont ressentis comme suffisamment gênant pour altérer leur qualité de vie. Les estrogènes ne doivent pas être utilisés sans progestatif."

    Le SMR de la seule spécialité contenant de l’estriol reste modéré.

  • Prévention de l'ostéoporose chez les femmes ayant un risque accru de fracture ostéoporotique et présentant une intolérance ou une contre-indication aux autres traitements indiqués dans la prévention de l'ostéoporose

    "L’ostéoporose post-ménopausique peut avoir comme conséquence des fractures notamment au niveau du col fémoral. Le SMR des traitements hormonaux de la ménopause reste important en cas de troubles du climatère associés et de ménopause récente, notamment après une fracture mineure ou si l’examen osteodensitométrique révèle une ostéoporose."
  • Pour les progestatifs uniquement, en association aux estrogènes

    Les progestatifs "doivent être associés aux estrogènes, en prévention du risque d’hyperplasie de l’endomètre consécutif au traitement estrogénique lorsqu’il est administré seul. Le SMR des traitements progestatifs reste important dans le THM en complément du traitement estrogénique chez les femmes ménopausées non hystérectomisées".
Les médicaments concernés par cet avis sont : Activelle, Avadene, Climara, Climaston, Climene, Climodiene, Colprone, Delidose, Dermestril, Dermestril Septem, Divina, Duova, Duphaston, Estraderm TTS, Vivelledot, Estrapatch, Estreva, Femsept, Femseptcombi, Femseptevo, Kilogest, Novofemme, Trisequens, Livial, Lutenyl, Luteran, Menaelle, Naemis, Oesclim, Oromone, Oestrogel, Oestrodose, Thais, Thaissept, Physiogine, Provames, Surgestone, Utrogestan.

Le mai dernier, l'Inserm (1) rapportait les résultats d'une étude indiquant que le risque de cancer du sein demeurait plus élevé plusieurs années après l'arrêt du traitement chez les femmes ayant pris un THM combinant un estrogène et un progestatif autre que la progestérone micronisée ou que la dydrogestérone pendant plus de 5 ans. L'étude indiquait que le risque d’avoir un cancer du sein est 2 fois plus élevé au moment du traitement, 1,4 fois dans les 10 ans suivant l'arrêt et toujours plus élevé au-delà de 10 ans.

(1) Institut national français de la santé et de la recherche médicale.

Psychomédia avec sources: HAS, Inserm
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