Une étude américaine, publiée dans la revue Brain, a identifié des différences cérébrales dans la réponse à la douleur chez les hommes et les femmes souffrant de migraine qui pourraient contribuer à expliquer pourquoi les femmes sont 2 à 3 fois plus susceptibles d'en souffrir que les hommes. Les femmes sont aussi beaucoup plus susceptibles de souffrir de douleurs chroniques.

Nasim Maleki et David Borsook de l'Université Harvard ont mené cette étude avec 44 hommes et femmes dont la moitié souffrait de migraines. Les femmes évaluaient ces dernières de même intensité que les hommes, mais les jugeaient plus pénibles. Des images cérébrales ont été prises alors que les participants étaient soumis à une douleur générée par le contact d'un objet chaud sur la main. L'expérience était menée alors qu'ils n'étaient pas dans un épisode de migraine.

Chez les femmes atteintes de migraine, certaines régions du cerveau, dont la plupart sont impliquées dans le traitement émotionnel de la douleur, répondaient plus fortement à cette douleur. En particulier, deux régions du cortex, l’insula postérieure et le précunéus entraient en communication, ce qui n'était pas le cas chez les hommes souffrant de migraine et les participants n'en souffrant jamais. Ces deux régions étaient aussi plus volumineuses et comportaient plus de matière grise (corps cellulaires des cellules nerveuses), indiquant possiblement une activation plus fréquente). L’insula postérieure est impliquée dans le traitement de l'information lié à la douleur et le précunéus joue un rôle dans la conscience de soi.

Chez les hommes souffrant de migraine toutefois, une activité était constatée dans le noyau accumbens</cite, une région du circuit de la récompense. Le rôle de cette activité dans les mécanismes de la douleur demeure pour l'instant incompris.

D'autres études ont aussi montré, au moyen d'images cérébrales, le rôle d'une composante émotionnelle dans la réponse à la douleur. Par exemple, une étude publiée en juillet dernier montrait que la connectivité entre deux zones cérébrales liées aux émotions, dont le noyau accumbens, en réponse à une douleur prédisait l'évolution vers une douleur chronique. Et, une étude publiée en 2010 montrait que ce serait en influençant notamment cette réponse émotionnelle que la méditation aurait des bénéfices pour réduire la douleur.

Par ailleurs, plusieurs études récentes ont montré que les douleurs physique et émotionnelle activaient des régions cérébrales communes.

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