Des psychologues de l'Université Harvard ont développé une nouvelle méthode pour étudier les perceptions extrasensorielles (PES) qui, considèrent-ils, peut conduire à résoudre le débat vieux d'un siècle sur leur existence.

Près de la moitié des adultes américains croit en l'existence des PES, qui incluent la télépathie (connaissance directe des pensées d'une autre personne), la clairvoyance (connaissance directe d'événements distants) et la précognition (connaissance directe du futur).

Les gens rapportent couramment une connaissance inexpliquée du décès d'une personne aimée ou l'identité d'une personne qui appelle au téléphone, par exemple, et attribuent cette connaissance à des capacités mentales paranormales (parapsychologiques).

Le gouvernement américain a ajouté foi à la parapsychologie quand il a révélé avoir dépensé des millions de dollars en recrutement et entraînement d'« espions psychiques » durant la guerre froide.

Plusieurs recherches, qui semblent appuyer l'existence des PES ont aussi été rapportées, incluant une influente série d'expériences analysées par le psychologue Daryl Bem de l'Université Cornell.

Ces recherches toutefois donnaient peu d'indications sur les mécanismes, normaux ou paranormaux, produisant des résultats anormaux. Encore plus significatif peut-être, d'autres équipes de recherche n'ont pas réussi à reproduire les mêmes résultats.

Les chercheurs en psychologie Samuel Moulton, Stephen Kosslyn et John Lindsley ont voulu développer un meilleur test pour les PES en se centrant directement sur leur source présumée, le cerveau. Ils ont utilisé une technologie d'imagerie montrant l'activité cérébrale liée à la perception.

Il est connu que le cerveau présente une suppression de réponse à des stimuli déjà vus et ce, même lorsque ces stimuli ont été présentés subliminalement (de telle sorte que la personne n'est pas consciente de les avoir vus). De plus, le cerveau présente une activité plus grande lorsque les stimuli correspondent aux attentes.

Les chercheurs ont utilisé ces connaissances sur les mécanismes perceptuels du cerveau pour concevoir une expérimentation constituant un test efficace de la perception extrasensorielle.

Ils présentaient d'abord aux participants des images pour perception par télépathie, clairvoyance et précognition.

Pour la télépathie, ils montraient les images à une personne proche (ami, parent ou conjoint) des participants qui était assise dans une autre pièce. Pour la clairvoyance, ils montraient les images sur un écran d'ordinateur distant. Pour ce qui est de la précognition ils invitaient à percevoir une image cachée qui serait montrée plus tard.

Pour vérifier si les images avaient été perçues par télépathie, clairvoyance ou précognition, ils remontraient visuellement les images aux participants et analysaient l'activité de leur cerveau afin de vérifier s'ils répondaient à une image déjà vue ou non.

Les résultats montrent qu'ils répondaient de la même façon aux images soumises pour perception extrasensorielle et aux images non soumises.

Est-ce que cette expérience prouve que les PES n'existent pas ? Non, dit Moulton. « Mais il s'agit, à son avis, de la démonstration la plus forte à date contre leur existence ».

Et, plus important, cette recherche, publiée dans le Journal of Cognitive Neuroscience, fournit une nouvelle méthode pour poursuivre les recherches dans ce domaine en évitant différents pièges des approches passées.

Psychomédia avec source : Science Daily.
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