Les troubles du calcul, ou dyscalculie, toucheraient 3% des adultes en France selon une étude de l'Insee réalisée à partir des résultats de l’enquête Information et Vie Quotidienne 2004. Chez 0,55 % de la population, la dyscalculie serait sévère.

Jean-Paul Fischer, de l'Université de Nancy et Camilo Charron de l'Université de Rennes-II ont mené cette étude avec 10.213 personnes. L'identification des personnes potentiellement dyscalculiques était basée sur un critère de difficulté en calcul et un critère de divergence entre performance en calcul et en français, pour des épreuves comparables.

La dyscalculie a moins de répercussions sur la vie quotidienne que la dyslexie (trouble de l'apprentissage du langage), indique l'étude. Selon le Pr Fischer, le calcul proprement dit (techniques opératoires, écrites ou mentales) et le raisonnement arithmétique «ne sont presque plus nécessaires dans la vie quotidienne», par suite de l'utilisation des calculettes ou ordinateurs et du mode de présentation des documents. Bon nombre d'adultes «contournent la difficulté» au point de ne plus savoir, pour certains d'entre eux, rien calculer du tout !

Le pourcentage d'adultes atteint de dyscalculie (3%) est nettement plus important que celui constaté dans une étude publiée en 2007 sur les enfants ou préadolescents de CE2 et de sixième (1,1%). Ceci pourrait être attribuable au fait que les enfants sont soumis à plusieurs heures de travail en mathématiques par semaines alors qu'une plus grande liberté de choix permettrait à certains adultes d'éviter quasi totalement toute activité de calcul.

L'étude montre que les femmes sont plus nombreuses à connaître des difficultés de calcul (4,31 %) que les hommes (3,13%). Cette tendance peut s'expliquer «par le fait que les femmes s'engagent dans des filières et des métiers qui nécessitent moins de mathématiques», indique Jean-Paul Fisher.

La dyscalculie diminue avec le niveau d'étude: 8,7% des adultes qui se sont arrêtés avant le collège sont jugés dyscalculiques contre 4% de ceux qui ont atteint un niveau d'études secondaires et 0,5% de ceux qui ont fait des études supérieures.

La dyscalculie aurait son origine dans un désordre génétique ou congénital de certaines parties du cerveau. Elle est assez souvent, mais pas toujours, accompagnée de dyslexie.

Psychomédia avec sources:
Institut national de la statistique et des études économiques, Le Figaro