Un laboratoire français indépendant, l'Association pour le contrôle de la radioactivité dans l'Ouest (Acro), a relevé des niveaux de pollution dans "l'environnement terrestre et marin" de la centrale nucléaire japonaise de Fukushima Daïchi "comparables à ceux que l'on trouve autour de Tchernobyl", a-t-il annoncé vendredi. Le laboratoire a analysé à Caen les échantillons que lui ont envoyé des bénévoles au Japon.

Toutes les valeurs de césium 137 en becquerels par mètre carré relevées dans la préfecture de Fukushima sont supérieures à la limite de 185 000 Bq/m2 qui ouvre le droit à la migration en Biélorussie", indique le laboratoire qui est présidé par un physicien du nucléaire.

Dans la ville de Sendaï, capitale de la préfecture voisine de Miyagi, située à 80 km au nord de Fukushima Daïchi, les teneurs en césium 134 et 137 des légumes analysés sont supérieures aux limites fixées par la réglementation japonaise qui est de 500 Bq/kg: 790 Bq/kg pour le césium 134 et 830 Bq/kg pour le césium 137.

"Les retombées de Fukushima sont détectables à des niveaux significatifs jusqu'à Kanagawa, située à environ 270 km de la centrale", précise le laboratoire.

"L'eau de mer prélevée à une quarantaine de kilomètres de la centrale présente aussi une contamination anormale en césium 137, 134 et iode 131. La vie marine sur place, qui a tendance à concentrer ces pollutions, doit être fortement contaminée", selon le laboratoire.

  • Mercredi le 18 mai, lors d'une session spéciale en marge de l’Assemblée générale de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), Makoto Akashi, directeur de recherche en médecine nucléaire à l'Institut national des Sciences radiologiques du Japon, estimait que les conséquences sur la santé de l'accident de Fukushima seront bien moindres que celles de Tchernobyl. La quantité de césium radioactif libéré dans l'atmosphère étant, disait-il beaucoup plus faible.

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