Le JDD a demandé à Catherine Hill, épidémiologiste à l'Institut Gustave-Roussy, qui a été la première à avoir évalué le nombre de morts du Mediator, d'établir un ordre de grandeur des accidents survenus avec les pilules de 3e, 4e génération et Diane 35.

La chercheuse s'est basée sur une étude menée au Danemark par Øjvind Lidegaard et publiée en 2009 dans le British Medical Journal selon laquelle le risque de thrombose et d'embolie serait augmenté de plus de 80% pour les pilules de 3e génération (sauf celles contenant du norgestimate), de 64% pour la 4e génération et de 90% pour Diane 35 par rapport à celles de 2e génération.

Pour estimer le nombre de décès consécutifs à ces d'accidents, elle s'est basée une étude récente réalisé au CHU de Brest par le Pr Christian Riché qui a analysé 550 hospitalisations pour embolie pulmonaire, thrombose veineuse ou d'accident vasculaire cérébral (AVC) survenus chez les femmes et conclut à un décès pour 80 accidents.

La chercheuse établit ainsi, avec les chiffres de vente des médicaments de 2007 à 2012 et portant sur quelque 5,1 millions de Françaises prenant des contraceptifs oraux, que la pilule (toutes générations confondues y compris Diane 35), serait responsable de près de 2 800 thromboses ou embolies chaque année. Si les résultats partiels obtenus à Brest peuvent être extrapolés à la France entière, 35 décès par an seraient causés par des accidents liés à la pilule.

Pour Christian Riché, auteur de l'étude du CHU de Brest : "La plupart des femmes ayant fait des accidents sous pilule n'auraient jamais dû la prendre car elles avaient des facteurs de risque associés, parfois cumulés : poids, tabac, antécédents familiaux".

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