Le 4 février, Mme Roselyne Bachelot, ministre de la santé, a annoncé un plan de lutte contre l’obésité infantile qui incluait une mesure visant à supprimer la publicité télévisuelle, pendant les créneaux horaires où les enfants sont devant les écrans, pour les aliments sucrés, gras ou salés non conformes aux recommandations nutritionnelles. Environ 80% des publicités dans les programmes jeunesse concerneraient ces aliments. Elle proposait une démarche volontariste
de la part de l'industrie et la promulgation d'une loi en cas d'échec de cette démarche.

Devant la résistance offerte par l'industrie alimentaire et les chaînes de télévion, des personnalités du monde médical et scientifique soutiennent l’initiative de la ministre dans une lettre ouverte (1) publiée sur le site de la Société française de santé publique (www.sfsp.fr) sous forme de pétition.

Le Collectif "Obésité : protégeons nos enfants", qui regroupe six associations, dont l’UFC-Que Choisir, s’associe également à cet appui.

La proposition de la ministre a fait l’objet d’une opposition de principe des représentants des opérateurs économiques, l’Association nationale des industries alimentaires et les grandes enseignes de la distribution. Ils ont refusé de participer aux trois réunions de concertation qui ont été organisées.

Un des arguments cités par les opposants est l’absence de démonstration scientifique de l’efficacité de cette mesure sur les comportements alimentaires des enfants et sur l’obésité (on se demande alors pourquoi ils tiennent à continuer à diffuser leur publicité s'ils doutent d'influencer les comportements alimentaires des enfants).

De son côté, la ministre de la Culture et de la Communication a repris cet argument en estimant qu’il fallait se montrer "très prudent", indiquant qu’«on est sûr des dégâts que cela produirait pour l’économie des chaînes de télévision sans être sûr des bénéfices pour la santé des enfants».

Une étude récente de l’Institut national de la prévention et de l’éducation pour la santé (Inpes) a montré que 62 % des enfants demandent à leurs parents d’acheter les produits promus par la publicité, et que 91 % d’entre eux déclarent obtenir ce qu’ils ont demandé.

(1) Intituée: "Equilibre alimentaire ou équilibre des recettes publicitaires à la télévision : engraisser les enfants ou les chaînes de télévision "

PsychoMédia avec sources:
France Info
Libération, Rebonds
Article: "Engraisser les enfants pour sauver la télévision", signé SERGE HERCBERG président du comité de pilotage du Programme national nutrition santé PNNS, YANNICK LE MARCHAND-BRUSTEL directrice de recherche Inserm, JOËL MÉNARD professeur de santé publique et DOMINIQUE TURCK, président du comité d’experts en nutrition humaine de l’Afssa.

Pour vous exprimer sur ce sujet, visitez nos FORUMS Santé et bien-être.