Sept associations, dont l'UFC-Que choisir, dénoncent l'échec de la charte de l'industrie alimentaire et des médias télévisés sur la nutrition et exigent des mesures réglementaires pour une contribution efficace des médias télévisés à la lutte contre l'obésité infantile

Signée dans l'urgence en février 2009, pour empêcher le vote d'une réglementation sur la publicité télévisée destinée aux enfants, la charte fut alors présentée comme une alternative efficace aux mesures législatives demandées par les associations.

Un an plus tard le dispositif de cette charte est un triple échec (fort prévisible, ndlr), constatent les associations:

- La charte n'a pas permis de limiter le matraquage publicitaire pour les produits gras, sucrés ou salés. Ainsi, parmi les dix premiers annonceurs de produits de grande consommation, figurent Ferrero (4e) et Coca-Cola (10e).

- L'essentiel de la charte porte sur la diffusion de programmes éducatifs, dont le contenu éditorial reste sous la seule responsabilité de l'industrie alimentaire et des médias. Ces communications manquent ainsi de légitimité scientifique. Les professionnels ont en effet toujours refusé de soumettre leurs productions à la validation du Programme National Nutrition Santé (Pnns).

- Le volume de diffusion des programmes développés par les professionnels est ridiculement faible au regard du déferlement publicitaire quotidien. Les centaines d'heures de diffusion ne représentent en réalité pour chaque chaîne que 1% à 3% de la durée totale autorisée pour les publicités ! S'agissant des campagnes officielles d'éducation sur la nutrition, la réduction tarifaire de 60% accordée pour leur diffusion ne suffit pas à leur assurer une visibilité minimale. L'Institut National de Prévention et d'Education pour la Santé (INPES) ne peut pas combattre à armes égales avec le matraquage publicitaire de l'industrie agro-alimentaire qui dispose d'un budget de communication 200 fois supérieur à celui de l'INPES.

Les associations demandent au Ministre de la Santé d'intégrer dans la prochaine Loi de santé publique les mesures contraignantes réclamées depuis de nombreuses années :

- la gratuité de diffusion pour les campagnes de l'INPES sur l'équilibre alimentaire et des tarifs plus accessibles pour les campagnes des filières fruits et légumes;
- la validation par le PNNS de toutes les émissions développées par les professionnels et comptabilisées dans le volume de diffusion promis par la charte;
- la limitation des publicités destinées aux enfants aux seuls aliments ayant un intérêt nutritionnel.

Loin d'être gagné ...

Les associations sont l'UFC-Que choisir, l'Aide aux Jeunes Diabétiques, l'Association Française des Diabétiques, l'Association Nationale des Directeurs de la Restauration Municipale, le Comité de Coordination des Collectivités de France, la Fédération des Conseils de Parents d'Elèves, la Fédération des parents d'élèves de l'enseignement public.

Psychomédia avec sources:
UFC_Que Choisir, Le Parisien