Une étude, publiée dans la revue Science, montre qu'il pourrait éventuellement être possible de développer des médicaments qui pourraient aider à surmonter des souvenirs de situations douloureuses. Ces médicaments pourraient intervenir dans le traitement du stress post-traumatique et d'autres troubles anxieux.

Des chercheurs de l'Université de Porto Ricoont appris à des rats à associer un son avec l'arrivée d'une décharge électrique, créant une réflexe de stress. Lorsque les rats se faisaient injecter une substance, le BDNF (facteur neurotrophique dérivé du cerveau ), impliquée dans la mémorisation et l'apprentissage dans une partie du cerveau intervenant dans la formation de la mémoire émotionnelle (le cortex infralimbique préfrontal), ils ne montraient plus de signes d'anxiété en entendant le son. Le BDNF, en stimulant l'apprentissage que le son n'était plus accompagné de chocs, aidait à l'extinction du souvenir douloureux.

Le BDNF est naturellement produit par l'homme. «Il suffirait donc de stimuler sa production par le cerveau humain pour aider les personnes traumatisées à oublier leurs mauvais souvenirs», a expliqué Gregory Quirk, coauteur de l'étude, au Figaro. L'exercice physique notamment favorisait la production de cette molécule.

Pour François Ducrocq, psychiatre au CHRU de Lille, spécialiste des traumatismes psychiques, dont les propos sont rapportés par Le Figaro, la découverte est «passionnante» en raison de la rapidité de son action par rapport aux traitements utilisés jusqu'à présent. Mais ceci, rappelle-t-il, n'est qu'un modèle réalisé sur des animaux. Cette découverte pose également un problème éthique car, dit-il, si l'on est capable d'intervenir aussi rapidement, on pourrait être tenté, à terme, d'administrer ce traitement à titre préventif, par exemple à des soldats entre deux interventions sur le terrain.

Psychomédia avec sources:
Le Figaro, The Independent
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