Dans un rapport rendu public mardi 20 décembre, la Cour des comptes dresse un bilan très critique des résultats du plan Psychiatrie et santé mentale (2005-2010) en France qu'elle qualifie "de médiocres, en raison de l’insuffisance des moyens financiers, de la défaillance du pilotage et du défaut d’un portage suffisamment fort".

Le rapport constate une organisation défaillante de l'ensemble du secteur de l'offre de soin en psychiatrie.

Le plan, lancé par l'ancien ministre de la santé Philippe Douste-Blazy, avait pour objectif premier, rapporte Le Monde, de décloisonner la psychiatrie en privilégiant, dans la mesure du possible, la prise en charge en extra-hospitalier. Ce qui est peu avancé constate le rapport: "le recours à l'hospitalisation est demeuré excessif" faute de possibilités de prises en charge alternatives.

La capacité d'hospitalisation fréquemment saturée n'est pas due à pénurie de lits en psychiatrie mais plutôt par une occupation inadéquate liée à une absence d'alternatives en séjour, évalue la Cour des comptes. Beaucoup de personnes hospitalisées pourraient être réorientées soit dans des structures de soins alternatives, soit en structures médico-sociales.

Le rapport juge aussi que les progrès du programme Santé-justice sont inaboutis.

Au regard du "constat très critique que dressait le plan en avril 2005", conclut le Cours des comptes dans son communiqué, "les progrès constatés à plusieurs égards n’ont pas permis de modifier significativement l'état des lieux". Une remobilisation est donc à opérer autour d'un ensemble plus sélectif de priorités et de mesures.

Lire sur le site de la Cour des comptes: L’organisation des soins psychiatriques : les effets du plan Psychiatrie et santé mentale 2005-2010

Voyez également:

Psychomédia avec sources: Cours des comptes, Le Monde. Tous droits réservés.